Dans la lutte contre la pandémie de SIDA, la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME) n’est pas le point fort du Cameroun. Selon les chiffres officiels, en 2022, sur 13 332 enfants dépistés, 475 ont été testés positifs. À cause de ce ratio, le Cameroun fait encore partie des dix pays au monde où le taux de contamination de la mère à l’enfant est le plus élevé. « Sur ce point, le Cameroun doit encore fournir des efforts », reconnaît le ministre de la Santé publique (Minsante), Malachie Manaouda (photo).

C’est la raison pour laquelle le gouvernement attend beaucoup du 3e forum national sur l’élimination de la transmission du SIDA de la mère à l’enfant, qui s’achève ce 22 septembre à Yaoundé. Au terme de ce brainstorming de quatre jours, les autorités sanitaires espèrent repartir avec des recommandations censées améliorer la performance du Cameroun en matière de PTME.

« Nous profitons de ce forum pour remettre au goût du jour nos stratégies, pour qu’ensemble nous réfléchissions et que nous arrêtions des stratégies plus porteuses pour pouvoir obtenir des résultats et que nous cessions d’avoir des transmissions de la mère à l’enfant », a expliqué Malachie Manaouda aux journalistes.

Il faut toutefois noter qu’en dehors du taux élevé de transmission de la mère à l’enfant qu’on observe encore dans les établissements sanitaires du triangle national, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que la riposte du Cameroun contre à la pandémie est l’une des plus efficace en Afrique du Centre et de l’Ouest. Pour preuve, entre 2015 et maintenant, la couverture du traitement chez les adultes est passée de 36% à 82%. « Le Cameroun est l’un des pays les plus performant dans ce domaine », assure Bertihilde Gahongayire, directrice régionale Onusida pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Et le ministre Malachie Manaouda d’ajouter : « le Cameroun sera le premier pays de l’Afrique Centrale et de l’Ouest à atteindre les 95-95-95 ». Qui l’agenda de l’OMS qui se décline comme suit : diagnostiquer 95% de toutes les personnes séropositives, fournir un traitement ARV à 95% des personnes diagnostiquées et obtenir une charge virale indétectable pour 95% des personnes traitées, d'ici à 2030.

Michel Ange Nga