Le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense en charge de la gendarmerie nationale (SED), Landry Galax Etoga, a déploré vendredi 18 novembre dernier à l’Assemblée nationale, le manque de la collaboration de la population dans la lutte contre les enlèvements dans les régions de l’Adamaoua et du Nord. Le membre du gouvernement était interpellé sur la question par la députée Douvaouissa Aissa qui révélait que les paysans cultivateurs de coton étaient systématiquement rançonnés par les preneurs d’otages après avoir reçu le fruit de leur labeur par la Société de développement du coton (Sodecoton).
D’après le SED Landry Galax Etoga, « dans cette partie du pays, souvent c’est la loi de l’omerta. Vous avez des personnes qui sont prises en otage et dont les proches ne collaborent pas. Pourtant, la base de notre action c’est le renseignement », déplore-t-il.
Le patron de la Gendarmerie nationale rapporte que « nous avons des situations qui sont souvent inexplicables, où le renseignement qui est connu de la population n’est pas communiqué aux forces pour diverses raisons. C’est souvent la peur, mais généralement c’est autre chose. Et très souvent, les actes crapuleux sont organisés par les membres mêmes de la communauté. Donc si nous n’avons pas de renseignement, il est difficile malgré tout le dispositif qui est mis en place d’agir de façon efficace".
Or, cet état de choses bride la lutte contre le phénomène des prises d’otages qui ruinent les communautés. « Pour qu’une action de sécurisation soit efficace sur le terrain, il nous faut le soutien de la population. Sans la population vous pouvez avoir les militaires les mieux formés au monde, les gendarmes les plus aguerris, les résultats seront toujours mièvres », fait savoir le SED, Landry Galax Etoga.
Pour autant, le SED se félicite de ce que « la situation a considérablement évolué positivement sur le terrain. Cela se voit avec la reprise des activités socioéconomiques sur le dans les deux régions ». Tout en reconnaissant qu’il persiste des « encore des poches d’insécurité », notamment à Touboro et dans le Mayo-Louti, Landry Galax Etoga rappelle que les Forces défense et de sécurité continuent de lutter contre le phénomène. « Nous avons un ensemble de dispositifs qui sont sur le terrain et qui travaillent, dispositif articulé autour de l’opération militaire Émergence 3. Mais la gendarmerie nationale a mis sur pied un dispositif particulier sur instruction du chef des armées qui s’appelle ‘’l’opération Adano’’, qui est une opération de sécurisation des régions du Nord et de l’Adamaoua ». Et depuis peu, l’état-major de la 3e région de gendarmerie a lancé 9e phase de l’opération Adano avec un accent sur Touboro, a révélé le SED.
Ludovic Amara
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