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Sommet Afrique-France : Paris installe un conseil chargé du suivi des recommandations à Yaoundé

Sommet Afrique-France : Paris installe un conseil chargé du suivi des recommandations à Yaoundé

Paru le mercredi, 22 juin 2022 10:09

Le 21 juin 2022, la présidence française a marqué, au Cameroun, le début officiel des activités du bureau local du Conseil pour le suivi des recommandations du nouveau sommet Afrique-France (CSRN). Pour le besoin de cette cérémonie, Marie Audouard, la conseillère Afrique-Diaspora d’Emmanuel Macron a fait le voyage de Yaoundé.

Malgré cette présence remarquée, ce sont les responsables de cet organe consultatif naissant qui se sont chargés de démontrer sa pertinence. Pour l’avocat d’affaires Jacques Jonathan Nyemb, qui assure la présidence du CSRN, cette cérémonie de lancement est un « marqueur de l’histoire entre deux peuples, deux nations et deux continent ». Le document qui présente le CSRN parle lui d’«une initiative disruptive et innovante en matière de diplomatie, issue de plusieurs acteurs des sociétés civiles camerounaise et françaises».

Cette évolution est le prolongement au Cameroun d’une nouvelle approche de dialogue avec le continent tendant à accorder une place plus importante à la société civile, lancée par Emmanuel Macron et justifiée par sa volonté de refonder les relations entre l’Afrique et la France. Dans cette dynamique, environ 80 jeunes, présentés par la France comme des leaders camerounais, ont participé au sommet Afrique-France de Montpellier, tenu en octobre 2021, en l’absence des chefs d’Etat africain. Cette grande première depuis l’instauration des sommets franco-africains en 1973, est cependant critiquée par plusieurs dirigeants africains et une partie de la société civile régionale, qui dénoncent une manœuvre de la France visant à se donner bonne conscience.

Malaise

Pour la cérémonie de lancement officielle du CSRN, le ministère des Relations extérieures (Minrex) et celui de la Jeunesse et de l’Education civique (Minjec) ont été conviés. Mais seul le secrétaire général du Minjec, Zachée Robert Benga, a répondu présent.

« Cette orientation qui place les jeunes au centre de la nouvelle vision de la politique africaine de la France, en leur offrant un éventail de possibilités va en droite ligne de la politique gouvernementale du président de la République du Cameroun », a fait savoir M. Benga. « Je formule le vœu que ces assises puissent conforter la conviction qui est la mienne du devenir des relations Cameroun-France qui, inéluctablement se trouve dans la jeunesse », a-t-il ajouté.  

Il faut indiquer que dès le départ, les autorités camerounaises ont émis des réserves contre cette initiative. De sources concordantes, Yaoundé supportait mal la méthode de Paris qui crée, organise et lance une association composée de Camerounais au Cameroun sans associer le gouvernement.

Les dirigeants français qui font face à un sentiment hostile grandissant, notamment dans les ex-colonies, font le pari d’un rapprochement avec la jeunesse de ces pays pour résoudre le problème. Mais, il n’est pas certains qu’installer des associations ayant une portée diplomatique arrange les choses. Au Cameroun cela est perçu par certains comme une approche paternaliste et donc néocoloniale.

Paris est aussi convaincu que cette détestation de la France est alimentée par la désinformation. Aussi la France soutient-elle de nombreuses initiatives de vérification de l’information, sur le continent. Au Cameroun, elle a, par exemple, accompagné l’organisation du Forum international à Yaoundé sur la désinformation, tenu la semaine dernière.

A l’ouverture de cet évènement, l’ambassadeur de France au Cameroun a poussé un coup de gueule. « Quand on s’en prend à la France, c’est pour masquer un certain nombre d’insuffisance. Laissez-nous tranquille ! Laissez l’ambassadeur tranquille », a fulminé Christophe Guilhou.

Dans le même temps beaucoup reprochent aux médias occidentaux de n’expliquer les difficultés auxquels font face les pays africains que par la mauvaise gouvernance ou la corruption, en faisant l’impasse sur les nombreux abus de position dominante que le continent subit de la part des grandes puissances.

Michel Ange Nga

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Dernière modification le mercredi, 22 juin 2022 11:02

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