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L’hôpital central de Yaoundé dans le tourment d’une affaire de bébé volé

L’hôpital central de Yaoundé dans le tourment d’une affaire de bébé volé

Paru le jeudi, 22 octobre 2020 13:53

L’affaire qui fait grand bruit à Yaoundé s’est déportée devant la justice. Un couple accuse le personnel de l’Hôpital central de Yaoundé d’avoir « volé » son bébé à la suite d’un accouchement par césarienne. Contrairement aux promesses des visites prénatales qui prédisaient la naissance des jumeaux, le couple Betsem Arroga n’a reçu qu’un seul nouveau-né. La famille soupçonne alors l’équipe sanitaire ayant assuré cette opération d’accouchement d’avoir subtilisé le deuxième bébé. Selon la version donnée par le couple, tout se serait passé pendant que la maman était sous l’effet de l’anesthésie dans la salle d’accouchement.

Selon Pierre Joseph Fouda, le directeur de l’hôpital central, ces accusations sont infondées. « Aucun bébé n’a été volé à l’hôpital central de Yaoundé. L’échographie a été mal interprétée et la grossesse a été considérée comme un ensemble de bébés jumeaux. Or, il s’agissait d’un seul bébé. Parfois, on peut faire une échographie et lors d’une séance chirurgicale, on découvre autre chose. Un scan est une image qui est interprétée par quelqu’un et cette personne n’est pas Dieu pour tout savoir », se décharge-t-il.

Contre-expertise

Le couple a engagé une procédure judiciaire contre l’hôpital. Une enquête est actuellement diligentée par la gendarmerie nationale aux fins de rétablir la vérité et les circonstances de cette affaire qui remonte au 2 octobre 2020.

Le commandant de la brigade en charge de l’enquête demande qu'une contre-expertise de l’échographie de l’Hôpital central soit faite dans une formation sanitaire choisie par le plaignant. Il s’agit d’une nouvelle interprétation des rapports d’échographie de l’hôpital central de Yaoundé.

Mais aux dernières nouvelles, le document attendu le 20 octobre dernier n’a finalement pas été produit. « Notre avocat nous a demandé de ne pas céder aux désidératas de la gendarmerie qui suit l’enquête. Ils n’ont pas qualité de commander ce type de documents. Ça devrait suivre une procédure particulière. C’est au juge d’instruction de le faire », explique Jean Jacques Betsem Arroga, le chef de famille.

Diffamation

L’affaire porte un coup à l’image de l’hôpital central de Yaoundé qui réalise annuellement à peu près 4 000 accouchements, dont 1 000 césariennes. Interviewé par le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le patron de l’hôpital central a promis d’engager une action judiciaire contre le couple Betsem Arroga qu’il accuse de « diffamation ». Selon l’agrégé en médecine, le tapage médiatique occasionné par cette affaire risque de détourner certains patients de l’hôpital par crainte des risques « supposés » auxquels leurs bébés pourraient être exposés.

L’histoire du couple Betsem Arroga s’apparente à l’« affaire Vanessa Tchatchou », du nom d’une adolescente de 17 ans dont l’enfant avait été dérobé peu de temps après sa naissance en 2011 à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique Yaoundé. La présumée voleuse avait été condamnée à 25 ans de prison pour « enlèvement de mineur ayant entrainé sa mort ». Ce, alors que les soupçons se portaient sur une magistrate.

Baudouin Enama

Dernière modification le jeudi, 22 octobre 2020 14:44

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