Désireux de connaître ou de se rapprocher de la terre de leurs ancêtres, une trentaine d’Afro-descendants américains a entrepris le voyage pour le Cameroun à la recherche de leur histoire et de leurs racines, dans le cadre du Programme de retour aux origines pour la reconnexion avec l’Afrique (Ancestry Reconnection). Ce programme est initié par l’ONG américaine African Ancestry, en partenariat avec l’association ARK Jammers. Ces « Camericains », comme ils se font appeler, ont découvert leur ascendance camerounaise grâce à un test ADN.
Ce procédé, très populaire aux États-Unis, a ainsi permis de retracer leur lignée ancestrale. Ils ont ainsi des origines bulu, bamiléké, tikar, fulani, ewondo, kotoko, eton, mafa ou encore massa. La délégation est conduite par la co-fondatrice et présidente de l’ONG African Ancestry, Gina Paige (photo), dont l’organisation aide les personnes d’ascendance africaine à retracer leurs racines ancestrales jusqu’à un pays et une tribu/un groupe ethnique africains spécifiques. Reçus en audience le 21 mars par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, ces descendants d’esclaves déportés en Amérique ont exprimé leur désir d’investir au Cameroun, rapporte la radio nationale.
Cette doléance cadre avec les ambitions du gouvernement qui souhaite créer un « puissant lobby de développement » avec ses Afro-descendants. En novembre 2021, le pays a organisé un congrès des Afro-descendants et des peuples issus du bassin du Congo en vue de reconnecter ceux-ci aux réalités africaines, mais surtout de nouer des partenariats avec eux dans divers secteurs porteurs de croissance économique. Le Cameroun dispose d’une importante diaspora d’Afro-descendants. Ils seraient ainsi plus de 8 000 à avoir réussi à identifier leurs origines camerounaises grâce à l’ADN, à l’instar notamment de l’ex-secrétaire d’État Condoleezza Rice, du célèbre producteur de musique Quincy Jones, du réalisateur de renom Spike Lee et de l’acteur bien connu Eddy Murphy.
Patricia Ngo Ngouem
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