Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Recettes municipales : comment Boko Haram a appauvri la mairie de Mora

Recettes municipales : comment Boko Haram a appauvri la mairie de Mora

Paru le vendredi, 23 juin 2023 06:26

Dans la région de l’Extrême-Nord, département du Mayo Sava, le maire de la commune d’arrondissement de Mora fait état de la baisse des recettes de la mairie à cause de l’insécurité engendrée par les incursions des combattants de Boko Haram. « Nous avions avant le déclenchement de l’insécurité avec la secte Boko Haram, trois grands marchés à bétail : les marchés de Limani, Mémé et Koza. Ces trois marchés réunis pouvaient recevoir hebdomadairement environ 5 000 têtes de bœufs et le droit qui revient à la commune c’est 1 000 FCFA par tête. Ça fait que la commune de Mora avait 5 millions de FCFA par semaine. Multiplié par 4 semaines, ça vous fait 20 millions de FCFA. Avec le déclenchement des incursions de Boko Haram, la commune de Mora parvenait à faire à peine 200 000 FCFA par mois », déclare Chetima Hamidou. L’édile ajoute qu’il y a deux ans encore, cette municipalité arrivait à peine à collecter 4 millions FCFA par mois, le marché à bétail ne rapportant pas plus d’un million et demi par mois.

La militarisation de la ville a en plus empêché la ville de réaliser des investissements susceptibles de gonfler ses caisses. Ainsi, avant le déclenchement de la guerre, la mairie avait injecté 140 millions de FCFA pour rénover un campement, pour les besoins d’hébergement, la ville ne disposant d’aucun hôtel. Seulement, le site sert depuis quelques années de base militaire à un détachement de la Force multinationale mixte engagée dans la lutte contre Boko Haram. De même, le site de l’ancienne mairie est encore occupé par le génie militaire. La mairie voudrait y construire un hôtel, fait savoir le maire.

Pour fait face aux charges de la mairie malgré l’assèchement des caisses, la mairie s’est reposée sur les centimes additionnels communaux (Cac) virés par le Fonds d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) et du faire preuve d’innovation. « La masse salariale s’élève à 12 millions de FCFA par mois… Nous avons réfléchi et multiplié quand même plusieurs niches. Nous avons réorganisé le secteur des motos-taxis. Nous avons floqué des gilets que nous avons placés à 3 000 FCFA pour chaque moto taximan. Aujourd’hui, nous avons recensé environ 800 motos dans la ville », indique le maire.

L’édile affirme qu’avec l’aide de partenaires, des investissements sont faits pour relever les caisses de la municipalité. Une plateforme multimodale de transports a été construite avec des financements de la coopération allemande. La ville espère profiter de sa position carrefour pour capter des recettes issues du transport. Le maire assure que les attaques enregistrées ces dernières semaines dans l’arrondissement sont le fait du grand banditisme, en non plus de la guerre contre les insurgés.

Ludovic Amara  

Lire aussi :

Extrême-Nord : deux policiers et un douanier tué dans une attaque de Boko Haram à Mora

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.