Face à la pénurie des kits de dialyse, une soixantaine d’insuffisants rénaux ont exprimé leur ras-le-bol lundi 21 septembre 2020 devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé.
« Au secours ! Les patients d’insuffisance rénale n’en peuvent plus du traitement à eux infligés par le Centre hospitalier universitaire qui compte plus de 190 malades sous hémodialyse. À cause de la pénurie des kits dans les hôpitaux, ils sont victimes de surenchère », s’indignent-ils.
« Depuis 3 mois, plus de kits pour les patients atteints d’insuffisance rénale. Plusieurs sont morts et d’autres agonisent. La situation est grave », scandaient les malades qui n’ont pas hésité, avec le concours de leurs familles, à bloquer la route. « Seuls trois postes d’hémodialyse sont encore fonctionnels au sein de cet hôpital », souffle une source.
Pour faire face au manque d’équipement, la direction du CHU a opté pour la réduction du nombre de séances de dialyse hebdomadaires pour tous les patients. « Actuellement, on programme certains malades dans la nuit. Même si c’est à des heures tardives, ils doivent tout faire pour répondre présents. De peur de perdre leur unique séance hebdomadaire d’hémodialyse », explique sous anonymat un médecin.
Hausse des prix
Un malade révèle qu’il faut débourser 35 000 FCFA pour acquérir un kit dans un circuit noir. Or, grâce à une subvention de l’État, une séance d’hémodialyse dans un centre public coûte 5000 FCFA, contre 75 000 FCFA dans le privé.
Pourtant, il y a mois de quatre mois, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a annoncé l’acquisition de 40 000 kits d’hémodialyse auprès de Fresenius Medical Care en Allemagne.
D’après Pr Gloria Ashutantang, chef de service de neurologie/hémodialyse à l’hôpital général de Yaoundé, la rupture des kits d’hémodialyse se justifie par la défaillance des fournisseurs qui ne livrent pas toujours à temps le matériel commandé.
Dominique Mbassi
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