Comment réguler les médias sociaux ? Cette question sera au centre d’un forum international que le Conseil national de la communication (CNC) se propose d’organiser du 8 au 9 novembre prochain à Yaoundé sous le thème : « La problématique de la régulation des réseaux sociaux : les modalités d’une collaboration entre les régulateurs africains des médias et les plateformes numériques ». Le CNC explique que cet événement vise à poser un diagnostic général au sujet des réseaux sociaux et susciter des solutions appropriées visant à encadrer les « contenus préjudiciables » via une approche concertée entre les régulateurs des médias d’Afrique et de l’espace francophone d’une part, et les représentants des plateformes numériques (Meta, TikTok, Snapchat...) d’autre part.
Le CNC estime qu’une réglementation des réseaux sociaux s’impose afin de limiter les fake news, les contenus haineux, les appels à l’insurrection ou à la haine ethnique/religieuse aux conséquences désastreuses pour la société. « Les réseaux sociaux peuvent être un instrument au service de notre épanouissement en constituant une base interactive de données, un cadre de créativité humaine ou d’innovations intellectuelles. Mais en même temps, ils peuvent offrir un espace d’expression d’une liberté sans limites, susceptible de générer des conséquences sociales dommageables. Sur le fondement de ce constat, il s’avère prudent pour les pouvoirs publics de ne point abandonner l’espace public à un modèle de business qui transforme l’humain en machine », affirme le régulateur de la communication et donc des médias au Cameroun.
Cette réglementation, dit-il, passe par la mise en œuvre de procédures de régulation garantissant la liberté d’expression et l’accès à l’information, tout en censurant les contenus illicites susceptibles de nuire au bon ordre social. Au cours des travaux, il sera donc question d’adopter une démarche méthodologique empirique et comparative qui s’inspirera de l’expérience des pays qui ont déjà au moins jeté les bases d’une structuration juridique de la régulation des réseaux sociaux. Ce, dans le but de servir de base de travail aux législateurs africains en général, et camerounais en particulier, indique le CNC. Le régulateur justifie l’intérêt de ce forum par la percée de l’Internet qui a pour corollaire la montée en puissance des médias sociaux qui font désormais partie de la vie d’un grand nombre de Camerounais.
Patricia Ngo Ngouem