Au moins 9 travailleurs de la Cameroon Development Corporation (CDC) ont été libérés hier dimanche 23 janvier. Ils avaient été enlevés il y a un peu plus de 10 jours dans la région du Sud-Ouest, non loin de Tiko par un groupuscule se réclamant de l’Ambazonia Restoration Force (ARF), une milice séparatiste.

Des capsules vidéo de ces hommes et femmes travaillant pour la CDC, la plus grande agro-industrie du Cameroun qui exploite la banane, le palmier à huile et l’hévéa, ont émergé sur les réseaux sociaux. On pouvait voir certains d’entre eux en larmes, accueillis par leurs proches.

Le 15 janvier dernier, les séparatistes les avaient filmés dans un champ de cacao, armes à la main. Le commentaire vidéo affirmait que ces travailleurs avaient décidé de rejoindre le mouvement indépendantiste et allaient attaquer les militaires dans la ville de Tiko. Pour l’heure, rien n’a filtré sur les conditions de leur libération.

La CDC, dont le siège est à Tiko, est l’une des entreprises les plus touchées par le conflit en cours dans la région du Sud-Ouest mais aussi dans le Nord-Ouest. Ses travailleurs, pour la plupart saisonniers, ont été continuellement menacés dans le but d’arrêter leur activité.

Les séparatistes ayant adopté la désobéissance civile comme l’un des moyens de pression sur Yaoundé. C’est dans cette stratégie que certains travailleurs ont été tués, et d’autres mutilés.

D’après le site investir au Cameroun, la CDC avant la crise sociopolitique évoluait avec 22 000 employés, contre 17 719 employés aujourd’hui à la faveur de la mise en congé technique d’une partie des ouvriers. Les pertes colossales subies ont fait disparaître ce géant, numéro 2 du marché de la banane au Cameroun, du fichier des exportateurs entre septembre 2018 et mai 2020.

L.A.

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