Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Cour suprême : le réquisitoire du procureur général Luc Ndjodo contre les médias

Cour suprême : le réquisitoire du procureur général Luc Ndjodo contre les médias

Paru le jeudi, 24 février 2022 13:40

« La ligne éditoriale de certains médias rime (…) avec libertinage ». Luc Ndjodo, le procureur général près la Cour suprême du Cameroun, a démarré son réquisitoire, à l’occasion de la rentrée solennelle de cette institution judiciaire, ce 23 février, en indexant la presse. Le magistrat énumère la liste des travers : dépravation des mœurs, diffamation, désinformation, fake news. Mais aussi la publication d’images intimes, des vidéos d’actes de cruauté et des photos truquées à des fins malveillantes…

« La qualité des messages et annonces véhiculés par certains organes de presse et des réseaux sociaux questionne de façon insistante la moralisation, les attitudes et comportements de certains hommes de média. Ces derniers temps, la recherche effrénée du sensationnel alimente des déballages publics et des scandales de toutes sortes, la vulgarisation de l’impudicité et le recul des valeurs morales au point où l’intrusion des médias tant dans la vie publique que privée des personnes devient une préoccupation majeure », a fait savoir Luc Ndjodo.

La conséquence, selon le procureur général, c’est que « certains médias deviennent ainsi des armes dangereuses en ce qu’ils fragilisent l’ordre public et portent gravement atteinte aux droits de l’homme ».

La justice piétinée

Il poursuit en indiquant que cette situation prend de l’ampleur avec la démocratisation des réseaux sociaux. Des chiffres du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), en 2021, renseignent que 9,5 millions d’internautes, avec 5 millions d’utilisateurs sur les réseaux sociaux et 4 millions sur Facebook…

Plus grave, selon Luc Ndjodo, ces réseaux sociaux se transforment de plus en plus en tribunaux virtuels et expéditifs, qui prononcent des condamnations instantanées. « Les victimes sont les administrations qui sont décrédibilisées, la justice piétinée et les personnes physiques qui perdent la dignité humaine ».

Luc Ndjodo rappelle enfin que les pouvoirs publics n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme. Le gouvernement demande ainsi au Conseil national de la communication (CNC) d’accentuer la lutte contre la propagation des fake news, des discours haineux et d’inciter les médias à respecter la déontologie.

Michel Ange Nga

Lire aussi :

Gouvernance : les réquisitions de la Cour suprême contre les tares des inspecteurs et contrôleurs d’État

Dernière modification le jeudi, 24 février 2022 13:42

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.