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Extrême-Nord : des éléphants en divagation causent la mort d’une jeune femme

Extrême-Nord : des éléphants en divagation causent la mort d’une jeune femme

Paru le mercredi, 24 mai 2023 15:05

Une jeune femme de 27 ans est morte mardi 23 mai à Bogo, commune du département du Diamaré dans la région de l’Extrême-Nord, tuée par un éléphant en divagation, a déclaré à SBBC le délégué régional des Forêts et de la Faune (Minfof), Jean Nyemeg. Selon ce dernier, quatre éléphants égarés se sont retrouvés à Bogo. Loin de susciter la panique, la présence de ces espèces protégées a plutôt attiré une foule de curieux qui ont décidé de les suivre, voire même de les toucher pour certains d’entre eux.

« La dame a attrapé la queue de l’éléphant et l’animal l’a dégagée avec sa patte arrière. Il s’est retourné et a chargé. Elle est morte », déplore le délégué régional du Minfof. Il explique que les éléphants rentraient du Tchad lorsqu’ils ont trouvé des tranchées sur leur corridor de migration. Désorientés, ils se sont retrouvés vers la digue du lac de Maga, commune du département du Mayo-Danay située non loin de la frontière tchadienne. 

« On a été informés hier qu’ils sont vers la digue. Nous avons aussitôt mis le chef de poste local en branle, avant notre descente sur les lieux. Une fois sur place, on a refoulé les éléphants jusqu’à les réintégrer au couloir de migration au niveau de Bogo dans la forêt de Balda, qui devait les conduire vers le parc national de Waza. Mais pendant leur évolution, ils ont retrouvé ce couloir obstrué par les hommes », explique Jean Nyemeg.

Conflit éléphants-hommes

À nouveau désorientés, les quatre pachydermes se sont retrouvés dans la matinée du mercredi 24 mai à Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord. Ils ont été vus et filmés en liberté, notamment au quartier Kongola, dans le troisième arrondissement de la ville, comme on peut le voir sur des vidéos abondamment relayées sur les réseaux sociaux.

Des confrères sur place ont confirmé à SBBC la présence de ces éléphants dans la ville ce matin. « La situation est désormais sous contrôle. Ils ont retrouvé leur piste normale, encadrés par les agents du Minfof », a confié l’un d’entre eux, contacté en début d’après-midi. Les agents du Minfof ont en effet réussi à créer un corridor de sécurité pour ces animaux, non sans grand-peine en raison de la forte affluence des populations qui a rendu l’opération difficile et risquée.

L’opération, qui a bénéficié du soutien des forces de maintien de l’ordre, s’est toutefois passée sans aucun incident, apprend-on. « Les éléphants d’aujourd’hui étaient pacifiques. D’autres développent un instinct purement animal, et cela peut aboutir à des drames », affirme le délégué régional du Minfof. Pour Jean Nyemeg, il est important de continuer à sensibiliser la population à rester loin de ces animaux en pareille situation et à éviter un quelconque geste qui pourrait les effrayer.

Au cours de leurs migrations entre les trois aires protégées de la région (le parc national de Waza, le parc national de Kalamaloué et la réserve forestière de Kalfou), les éléphants fertilisent les sols avec leurs déjections. La population a tendance à cultiver sur ce corridor, voire s’y installer. Lorsque les pachydermes trouvent des obstacles sur leur chemin comme des champs par exemple, ils ont tendance soit à les contourner et se retrouvent ainsi hors de leur piste normale, soit à les détruire, ce qui conduit à des conflits avec les populations locales. 

Patricia Ngo Ngouem

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