Le délégué départemental des Enseignements secondaires du Mayo-Tsanaga (Extrême-Nord) déplore l’absence de certains enseignants à leur poste de travail après les évaluations de fin d’année. Dans une lettre adressée le 21 mai aux chefs d’établissements secondaires dudit département, Nonsou Ndigaidi rappelle que la date de départ en vacances est fixée au 6 août prochain conformément à l’arrêté conjoint du 30 septembre 2020 fixant le calendrier de l’année scolaire 2020-2021.

« Tous les enseignants qui partiront en vacances avant cette date seront placés en position d’absences irrégulières, et par conséquent, les sanctions prévues par la réglementation en vigueur seront prises à leur encontre », prévient-il. Ce rappel à l’ordre intervient à la veille du début des épreuves écrites des examens officiels. L’absentéisme des enseignants est un réel problème au Cameroun, ce qui n’est pas sans conséquence sur les performances du système éducatif national. Il est à noter que l’Extrême-Nord occupe la dernière place du classement de l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC) depuis plusieurs années.

Ce n’est pas la première fois que l’absentéisme des enseignants est pointé du doigt dans cette partie du pays. En mai 2018, la ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Pauline Nalova Lyonga, avait enjoint 160 professeurs de lycées et collèges affectés dans cette région du pays à rejoindre leur poste de travail sous peine de sanctions. La plupart d’entre eux avaient de frauduleuses attestations de présence effective au poste établies avec la complicité de certains responsables d’établissements.

L’insécurité explique, en partie, la désertion des établissements scolaires. Fin 2014 en effet, les autorités établissaient que sous l’effet des attaques des insurgés de Boko Haram, près de 70 écoles avaient fermé. « Les 69 écoles touchées (des écoles primaires pour la plupart) se trouvent dans les départements du Logone-et-Chari, du Mayo-Sava et du Mayo-Tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord, qui jouxte le fief de Boko Haram, de l’autre côté de la frontière, dans le nord-est du Nigeria. Dans le Mayo-Sava, par exemple, 20 des 30 écoles ont fermé depuis le début de l’année scolaire, en septembre », expliquait alors une autorité administrative.

P.N.N.