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Nord-Ouest : accusée d’avoir tiré sur une église et fait des victimes, l’armée pointe les séparatistes

Nord-Ouest : accusée d’avoir tiré sur une église et fait des victimes, l’armée pointe les séparatistes

Paru le mardi, 24 août 2021 06:01

Il ne fait aucun doute pour le ministère de la Défense (Mindef) que les deux victimes de l’attaque d’une église à Bali (Nord-Ouest) « ont été touchées par des plombs et chevrotines, munitions artisanales produites clandestinement par les terroristes ». Cette certitude, résultat des « premières constatations balistiques", est contenue dans un communiqué de presse du porte-parole du Mindef ce lundi 23 août.

D’après le capitaine de vaisseau Cyrille Serge Atonfack Nguemo qui revient sur ce drame, l’origine des tirs qui ont atteint mortellement une fidèle et blessé le pasteur officiant est le fait de « l’échec de cohésion et de coordination entre les éléments d’une même faction criminelle terroriste désormais clairement identifiée et qui sème la mort dans le secteur de Bali ». La milice en question serait les « Buffalo’s Fighters of Bali » du « général Grand Pa’a ».

D’après le Mindef, des miliciens surpris par les soldats, « se sont réfugiés en plusieurs groupes, dans l’église et les bâtiments de la place avant d’ouvrir un feu nourri et confus depuis leurs différents refuges ». Les séparatistes se seraient réfugiés dans cette église après le déclenchement prématuré d’un Engin explosif improvisé (EEI) ciblant une patrouille militaire. L’armée n’aurait pas réagi, déclare son porte-parole.

Une version contestée par le récit d’un fidèle présenté comme un témoin par le site d’information Cameroon News Agency (CNA). D’après cette source, des coups de feu ont d’abord été entendus durant l’office et l’officiant, le révérend Muntoh Simon, a demandé aux fidèles de continuer de prier. C’est à ce moment que la déflagration d’un EEI a été entendue, suivie par des coups de feu.

« L'explosif a explosé et les forces gouvernementales ont réagi en tirant avec leurs armes, de gros calibre qui ont fait des trous dans les murs de l'église. Le pasteur était en train de prononcer la dernière prière et immédiatement après, il a quitté sa place et fait quelques pas, une balle a traversé la salle du centenaire, est entrée dans l'église et l'a touché à la main. Une autre balle a touché la femme (Grace Titalabit) qui est morte », rapporte le témoin cité par la CNA.

Miliciens et soldats s’accusent régulièrement de bavures dans la guerre qui les oppose dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En février 2020, des soldats sont accusés d’avoir tué des civils au cours d’une opération dans la région du Nord-Ouest. Après une enquête commanditée par le président de la République, l'implication de trois militaires sera établie et ils seront traduits en justice. Le procès, en cours, s’est ouvert devant le tribunal militaire de Yaoundé en décembre dernier.

L.A. 

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