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Conseil économique et social : Paul Biya fixe la nouvelle coloration des membres de l’assemblée plénière

Conseil économique et social : Paul Biya fixe la nouvelle coloration des membres de l’assemblée plénière

Paru le mardi, 25 avril 2023 13:54

Le décret signé par le président de la République ce 24 avril fixe la répartition par catégorie des 150 membres du Conseil économique et social (CES). Ce décret de Paul Biya (photo) qui fixe les attributions, l’organisation et le fonctionnement du CES, est prévu par la loi du 12 juillet 2017. C’est cette même loi qui prévoit que les membres de l’assemblée plénière de cette institution publique soient choisis dans huit catégories, qui vont des professions libérales (représentées par 6 membres) aux syndicats (représentés par 6 membres) en passant par les associations (représentées par 6 membres), etc.

En plus de cette répartition par catégorie décidée par le président Paul Biya, ce dernier ajoute que « les membres du Conseil économique et social sont choisis dans le respect des équilibres linguistiques, régionaux et de genre ». Le même décret du président précise que les 150 membres de l’assemblée plénière du CES doivent jouir d’une expertise avérée chacun dans son activité.

Ce décret de Paul Biya rappelle que le CES est une institution défraîchie. Elle a été créée par l’article 54 de la Constitution de 1972 et elle a joué un rôle central pendant les plans quinquennaux pour le développement initiés par l’ancien président Ahmadou Ahidjo. Avec la mise en œuvre des plans d’ajustement structurel imposés par les institutions de Bretton Woods, le CES va devenir une institution transparente.  

Conséquence : la quasi-majorité de ses membres sont décédés sans qu’ils ne soient jamais remplacés. En 2001, il ne restait plus que 85 membres. En 2017, ils n’étaient plus que six parmi lesquels les hommes d’affaires Victor Fotso et Joseph Kadji Defosso, qui sont depuis décédés à leur tour.

Organe consultatif

En octobre 2021, le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap), un think tank qui conseille le gouvernement camerounais, proposait déjà que le CES sorte de son hibernation actuelle. Surtout que la promulgation de la loi du 12 juillet 2017, citée plus haut, et la nomination de Zacharie Ngoumbe au poste de secrétaire général, auguraient déjà que Paul Biya souhaitait redonner au CES son lustre d’antan.

Le décret qu’il signe cette semaine pour fixer la nouvelle coloration de l’assemblée plénière laisse penser que le locataire du palais d’Etoudi s’apprête à nommer de nouveaux membres pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois comme le prévoient les textes. Même si rien de concret ne soutient cette analyse.

Le CES est un organe consultatif qui a pour mission de conseiller le pouvoir exécutif en matière économique, sociale, culturelle et environnementale. Le CES donne pour cela son avis sur les projets de loi, d’ordonnance ou de décret qui lui sont soumis par le président de la République. Ce dernier peut aussi saisir le CES pour des études ou pour requérir son avis sur des questions relevant de sa compétence.

Le CES est présidé par Luc Ayang depuis 1984. De toutes les personnalités protocolaires de l’État, il est celui qui est resté le plus longtemps en poste depuis l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême, en 1882.

Michel Ange Nga

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Dernière modification le mardi, 25 avril 2023 13:56

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