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Après l’appel de Paul Biya, le clergé entreprend le chantier du réarmement moral des jeunes

Après l’appel de Paul Biya, le clergé entreprend le chantier du réarmement moral des jeunes

Paru le mercredi, 26 février 2020 10:21

Dans son discours du 10 février 2020, le président camerounais s’est indigné du meurtre d’un professeur de mathématiques par un de ses élèves à Yaoundé. « Cet acte, à peine croyable, en dit long sur les dérives de nos sociétés modernes », a commenté Paul Biya, avant d’interpeler les leaders religieux en charge de l’édification morale des masses. « J’en appelle aux parents, aux hommes de religion et aux enseignants pour que, grâce à l’éducation qu’ils dispensent, de tels faits ne puissent se reproduire. Je vous demande également de réfléchir à ce qui s’est passé, d’en mesurer la gravité et de prendre l’engagement de ne jamais commettre de tels actes », a-t-il formulé.

À l’Union islamique du Cameroun, l’interpellation de chef de l’État est accueillie « avec beaucoup d’enthousiasme d’une part, mais avec l’esprit de responsabilité », explique Cheick Ibrahim Moubarak Mbombo, président de ce regroupement. Dans une interview publiée cette semaine par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, le dignitaire musulman soutient que « les parents et le religieux ont le rôle de l’éducation. Et cette éducation est la partie morale, la valeur éthique qui inclut non seulement le civisme, surtout le respect de l’autre ». Il propose d’élaborer un plan de travail afin de « réduire ou arrêter de manière systématique » la violence et les consommations des stupéfiants, deux fléaux qui minent la jeunesse.

Concrètement, « nous commencerons déjà par interpeler toutes les associations déclarées dans les différentes préfectures d’obédience musulmane à être les points focaux de mise en pratique de la lutte contre les violences, contre l’instrumentalisation des jeunes, contre l’usage des drogues et surtout renforcer le niveau de l’éducation de la jeune fille et du jeune garçon sans aucune distinction, sur les valeurs éthiques, la question des droits de l’Homme et des libertés en incluant la lutte contre la corruption », explique-t-il.

Au sein de l’Église Catholique romaine, promotrice de plusieurs établissements scolaires au Cameroun, le message présidentiel a relancé le chantier du réarmement moral des jeunes. Un chantier engagé depuis quelques années par l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga. « Mes pédagogues vont travailler, car depuis que le président de la République a lancé le multiculturalisme, nous avons le sentiment que beaucoup de Camerounais ne l’ont pas bien compris. Celui-ci n’est pas l’inter-culturalisme », explique-t-il. Le prélat confesse par ailleurs qu’il manque « des repères clairs, officiellement reconnus soit par l’Église, soit par l’État, qui guident les pas de notre Jeunesse ». « C’est ce à quoi nous nous attelons en ce moment », assure-t-il.

La consommation des drogues dures et la montée des violences chez les jeunes cristallisent l’attention de l’opinion camerounaise ces dernières années. Certains attribuent ces fléaux à l’échec du système éducatif camerounais, d’autres y voient une conséquence de la démission des parents et des autorités morales alors que certains autres pointent les effets pervers de la mondialisation.

BE

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