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Un Fonds national pour l’élimination du paludisme, première cause de morbidité et de mortalité au Cameroun

Un Fonds national pour l’élimination du paludisme, première cause de morbidité et de mortalité au Cameroun

Paru le lundi, 26 avril 2021 14:43

«Le Cameroun est en train de mettre en place le Conseil et le Fonds national pour l’élimination du paludisme», a annoncé le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, à l’occasion de la 14e Journée mondiale de lutte contre cette maladie commémorée ce 25 avril 2021 sous le thème «Zéro palu - Tirer un trait sur le paludisme». Selon le Minsanté, il s’agit d’un «mécanisme important» pour stimuler le plaidoyer, l’action et la mobilisation des ressources multisectorielles en faveur de la lutte contre le paludisme, première cause de morbidité et de mortalité dans le pays.

Ce Conseil, apprend-on, regroupera de hauts dirigeants du gouvernement, des entreprises et des communautés pour défendre les actions de lutte contre le paludisme, établir de nouveaux partenariats nationaux et mobiliser les engagements de leurs secteurs respectifs en vue d’atteindre l’objectif national d’élimination du paludisme. «Les membres travailleront ensemble, en associant les meilleures pratiques aux innovations pour relever les défis opérationnels et combler les déficits budgétaires qui empêchent la mise en œuvre de la stratégie nationale. Ce qui en garantira le succès», a précisé le ministre.

«Ce Conseil et ce Fonds s’appuieront sur les fondations du Comité national Roll Back Malaria axées sur les résultats et seront placés sous la présidence Premier ministre», a-t-il ajouté. Le gouvernement a adopté un nouveau Plan stratégique de lutte contre le paludisme pour la période 2019-2023, le cinquième depuis 2002. Celui-ci vise à réduire d’au moins 60% la morbidité et la mortalité liées au paludisme d’ici 2023 par rapport à la situation de 2015. Ce, selon l’approche innovante «High burden to High impact» (HBHI) lancée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2018 en collaboration avec le Partenariat Roll Back Malaria.

Approche

Cette approche entend «galvaniser les volontés politiques nationales et internationales dans la réduction de la mortalité liée au paludisme, mais aussi promouvoir une utilisation plus stratégique des informations à disposition et une meilleure utilisation des ressources financières», explique l’OMS. Le but de ce plan est de contribuer à l’amélioration de la santé des populations par la réduction du poids de la maladie et du fardeau socioéconomique dû au paludisme. Dans ce cadre, le gouvernement a retenu deux axes prioritaires d’actions : le renforcement de la prévention et l’amélioration de la qualité de la prise en charge des cas, en particulier chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les plus affectés par le paludisme.

Le Cameroun est classé au 11e rang des pays les plus touchés par le paludisme dans le monde. Selon le programme national de lutte contre le paludisme (PLNP), plus de 2,6 millions de cas de paludisme ont été rapportés l’année dernière dans les formations sanitaires pour 4121 décès enregistrés, dont principalement les enfants de moins de 5 ans. C’est moins qu’en 2019 où quelque 11 233 décès ont été notifiés d’après le dernier Rapport sur le paludisme dans le monde publié en décembre 2020 par l’OMS. Les données officielles indiquent que le taux de prévalence du paludisme dans le pays est également en baisse : 24% en 2018 contre 30% en 2015, soit une diminution de 6% en trois ans.

Ressources nécessaires

Selon les pouvoirs publics, cette baisse est le résultat des actions menées par le gouvernement pour éradiquer cette maladie : gratuité du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans, administration gratuite du traitement préventif intermittent (TPI) chez les femmes enceintes, réduction du coût du diagnostic et du traitement du palu simple dans les hôpitaux, distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) aux populations, opérations de chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord depuis 2016, etc. Malgré ces «avancées significatives», le gouvernement et les experts sont d’avis que beaucoup reste encore à faire pour éliminer le paludisme.

Surtout que seulement 54% de la population dorment sous MILDA, tandis que la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations n’est pas encore adoptée au Cameroun. Il s’agit là des deux mesures de lutte antivectorielle essentielles à la prévention de la maladie. «Mettre fin au paludisme ne sera pas facile. Pour réussir, nous devons nous assurer que le paludisme reste une priorité nationale non seulement pour le gouvernement, mais aussi pour le secteur privé et les communautés; agir de manière diligente et nous assurer de disposer des ressources nécessaires pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre le paludisme; emmener chaque Camerounais à déclarer  "Zéro paludisme je m’engage!" en vue de tirer effectivement un trait sur le paludisme», a déclaré Manaouda Malachie.

Patricia Ngo Ngouem

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