Le Cameroun s’apprête à vacciner 613 000 personnes contre la fièvre jaune dans les régions de l’Adamaoua et de l’Ouest. Cette campagne de riposte, qui cible les personnes âgées de 9 mois à 60 ans, intervient dans un contexte de recrudescence de la maladie. En effet, les cas de fièvre jaune sont sans cesse croissants depuis 2017. « Ainsi, de 20 cas, le pays est passé en 2021 à 44 cas enregistrés dans 30 districts de santé répartis sur l’ensemble des dix régions du pays. Au premier trimestre de l’année 2022, le nombre de cas cumulés sur toute cette période est de 47 cas, dont 7 décès », indique le ministère de la Santé publique (Minsanté).

La situation épidémiologique renseigne que les districts de santé de Ngaoundéré urbain (Adamaoua), de Malantouen et de Foumbot (Ouest) sont les plus touchés. D’où l’organisation de cette campagne dans ces deux régions. Même si les chiffres paraissent moins alarmants, le Minsanté précise qu’un seul cas de fièvre jaune est « un sérieux signal d’alerte », car le malade est contagieux même s’il ne présente pas de symptômes. Le ministère ne donne pas la date de début ni de fin de cette campagne. Tout juste apprend-on que les supports de communication (dossiers de presse, spots, banderoles, affiches, flyers…) ont été élaborés dans le cadre du déploiement de cette campagne. L’objectif étant de préparer les populations à accueillir les interventions de la campagne, mais aussi de favoriser la sensibilisation d’au moins 95 % de la population cible sur la maladie. 

Bien que le Cameroun ait introduit la vaccination contre la fièvre jaune dans le Programme national de vaccination (PEV) en 1988, la couverture vaccinale était estimée autour de 57 % en 2020, en dessous du minimum recommandé de 80 %. Ce qui est à l’origine de la résurgence de la maladie dans le pays.

En rappel, la fièvre jaune est une maladie hémorragique causée par un virus se propageant par la piqûre d’un moustique infecté. Certains patients peuvent développer des symptômes graves, parmi lesquels une forte fièvre et une jaunisse (un jaunissement de la peau et des yeux). Hormis la prévention par vaccination, les seules armes pour combattre la maladie une fois qu’elle a été contractée sont le repos, la réhydratation et l’administration de médicaments visant à limiter la fièvre, les vomissements et la douleur, explique l’Institut Pasteur. 

P.N.N