Le député Célestin Tabouli, élu RDPC dans le département du Mayo Danay, s’est inquiété auprès du ministre de la Défense (Mindef) de l’insécurité qui prévaut dans cette unité administrative, ainsi que dans le département du Mayo Kani, région de l’Extrême-Nord. C’était le samedi 24 juin dernier à l’Assemblée nationale au cours d’une plénière d’adoption de loi. Le Mindef Joseph Beti Assomo a assuré que le phénomène des agressions dans la région de l’Extrême-Nord est suivi de très près par l’armée et la gendarmerie nationale.
« Il vient d’être procédé à l’affectation de 400 jeunes gendarmes dans les légions de gendarmerie de Maroua et Kousseri, la région de l’Extrême-Nord étant la seule région du pays à disposer de 4 légions de gendarmerie. Les autres régions n’en disposant que d’une seule. C’est dire l’intérêt que le Mindef accorde au problème de l’insécurité dans l’Extrême-Nord », a expliqué le ministre Beti Assomo.
En plus de ce nouveau déploiement, le membre du gouvernement a poursuivi en développant que « la gendarmerie vient d’envoyer dans la région de l’Extrême-Nord, un renfort de 200 gendarmes de la gendarmerie mobile pour permettre au commandant de la région de gendarmerie N°4 de mener des opérations ponctuelles dans certaines unités administratives en fonction du niveau de menaces sécuritaires, notamment les menaces liées à la criminalité ».
La région de l’Extrême-Nord continue de faire face à la grande criminalité et aux incursions de la secte Boko Haram. Dans la commune de Waza qui abrite le parc national éponyme, des sources locales rapportent une recrudescence des attaques Boko Haram. Ce qui a poussé le commandement militaire de la région à y déployer de nouveaux hommes.
Si le Mindef se félicite l’envoi de renforts en gendarme dans la région, il temporise cependant. « Évidemment, un nouvel effectif de 400 jeunes ne permet pas de combler le déficit de l’ensemble des brigades. Ne nous faisons pas d’illusions. Nous voulons seulement nous assurer que le mouvement commencé va se poursuivre », a-t-il déclaré.
Cette interpellation du ministre de la Défense sur les questions d’insécurité dans la région de l’Extrême-Nord lui a permis de rappeler les efforts du gouvernement pour renforcer les effectifs des Forces de défense et de sécurité. « Nous sommes à la troisième année d’un programme spécial de 5 ans que nous a prescrit le président de la République pour renforcer les effectifs de l’armée et de la gendarmerie, à raison d’un peu plus de 5 000 hommes pour les armées et un peu plus de 3 500 hommes pour la gendarmerie. Soit environ 8 000 par an pendant 5 ans. Nous sommes cette année à la troisième phase de ce programme qui s’achève dans deux ans », a-t-il expliqué.
Ludovic Amara
