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Le Cameroun lance une campagne pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants

Le Cameroun lance une campagne pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants

Paru le jeudi, 26 octobre 2023 02:29

Le ministère de la Promotion de la femme et de la Famille (Minproff) vient de lancer une campagne nationale de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants au Cameroun. À travers cette initiative, le gouvernement cherche à s’attaquer au problème en s’intéressant de près à l’exploitation sexuelle des enfants dans l’industrie du tourisme. « L’exploitation sexuelle des enfants est une atteinte directe aux droits de l’enfant. C’est une atteinte à la dignité humaine et un frein au développement économique et social d’une nation : briser la vie d’un enfant en l’exploitant sexuellement, c’est aussi briser ses chances de s’intégrer dans la société » déclare Marie Thérèse Abena Ondoa, la cheffe de ce département ministériel.

Elle s’est exprimée ainsi lors du lancement de cette campagne le 24 octobre dans la ville de Soa (Centre). Celle-ci court jusqu’au 11 octobre 2024, date qui consacre la Journée internationale de la fille. La campagne vise notamment à informer les Camerounais des conséquences du tourisme sexuel impliquant des enfants et d’inciter le public à agir en dénonçant les comportements criminels dont il pourrait être témoin. Cette initiative intervient dans un contexte où les cas d’abus sexuels sur des enfants sont en augmentation dans le pays, selon les associations et les avocats qui mènent la lutte contre ce phénomène qui touche les mineurs des deux sexes, même si la jeune fille est celle qui paie le plus lourd tribut.

Marie Thérèse Abena Ondoa reconnaît que « les violences sexuelles sur les enfants se banalisent de plus en plus dans notre société ». Pourtant, souligne-t-elle, le Cameroun a ratifié la « quasi-totalité » des instruments juridiques de promotion et de protection des droits de l’enfant. Notamment le protocole facultatif à la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant (CDE) concernant la vente, la prostitution d’enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, ratifié en octobre 2020. En 2016, le pays a créé une plateforme nationale de protection de l’enfance.

Depuis quelques années, le gouvernement a mis sur pied, en partenariat avec l’Unicef, des procédures plus adaptées au contexte social avec pour objectif de mieux coordonner la prévention, le signalement, la prise en charge et la réinsertion des enfants victimes des violences, selon les autorités. Malgré ces efforts, « force est de constater qu’au fil des années, la courbe des violences faites aux enfants dans notre pays ne baisse presque pas », déplore la Minproff, qui souligne que ces infractions sont prévues et réprimés par la loi pénale, mais restent impunies en raison de la loi du silence.

C’est dire la nécessité de mettre en commun les bonnes volontés pour lutter contre fléau, soutient-elle. « Les différentes administrations, les opérateurs de tourisme, les autorités administratives, municipales, traditionnelles, religieuses et militaires, les parents, les communautés, les éducateurs, les médias, chacun en ce qui le concerne devra jouer sa partition pour l’atteinte de l’objectif visé. (…) Nous avons un an de réflexions profondes, d’échanges ouverts, de partage sans restriction et de projections ambitieuses et audacieuses, si nous voulons faire reculer la courbe des violences sexuelles sur les enfants dans notre pays », dit-elle.

Patricia Ngo Ngouem

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