Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Grève à double vitesse dans les universités d’Etat, malgré le début du paiement des primes

Grève à double vitesse dans les universités d’Etat, malgré le début du paiement des primes

Paru le mercredi, 27 janvier 2021 17:04

Les universités d’Etat fonctionnent au ralenti depuis cette semaine au Cameroun. A l’Université de Yaoundé I (UYI), la plus ancienne des institutions universitaires publiques du pays, les étudiants de certaines facultés n’ont pas fait cours. C’est un mot d’ordre de grève lancé par le Bureau exécutif national du Syndicat des enseignants du supérieur (BEN-Synes) qui est à l’origine de cet arrêt des classes qui devrait durer jusqu’au 30 janvier 2021. Ce mouvement syndical revendique de meilleures conditions de travail et le paiement de la 4ème tranche de la prime de modernisation et de recherche pour le compte de l’année 2020.

Au ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup), des sources indiquent que certains enseignants ont déjà commencé à percevoir les primes revendiquées. Une information confirmée par le Synes. « Certains collègues nous ont dit qu’ils ont reçu des virements. Nous avons commencé le pointage. Mais la grève s’arrêtera lorsque tous les enseignants du supérieur seront payés », informe le secrétaire à l’organisation du Synes.

Intimidations

A la faculté des sciences de l’Université de Yaoundé I, les enseignants restent dans les bureaux au lieu d’aller dans les amphithéâtres pour dispenser les cours. « A la faculté des sciences, la mobilisation est quasi-générale. Il s’agit d’une cessation de toutes les activités académiques, dont enseignements, travaux pratiques, travaux dirigés, évaluations, corrections, jurys des examens et des soutenances de master et de doctorat », explique le secrétaire à l’organisation du Synes. Mais du côté de la faculté de médecine et des sciences biomédicales, la situation est toute autre. Selon les étudiants inscrits dans cette faculté, les enseignants respectent le programme des cours établi par la hiérarchie.

Les responsables du Synes indiquent qu’à l’Extrême-Nord du Cameroun et précisément à l’Université de Maroua, environ 65% des enseignements ont respecté le mot d’ordre de grève dans la journée de lundi. A l’Ecole normale de Maroua comme à la faculté des sciences juridiques et politiques de cette université, les enseignements continuent tout de même d’être dispensés. « Le directeur de l’ENS et le doyen de la FSJP ont usé d’intimidations envers les enseignants pour les contraindre à ne pas observer le mot d’ordre de grève », déclare Serge Nguetcho, point focal régional du Synes à l’Université de Maroua.

Douala

L’Université de Douala connait également des perturbations. Des enseignements qui se montrent solidaires au mot d’ordre du Synes ne dispensent pas de cours. Toutefois , « le programme des examens et autres contrôles est exempt de grève ici à l’Université de Douala », informe Jeannette Wogaing, secrétaire nationale à la communication et à la presse du Synes.

L’allocation à la modernisation de la recherche scientifique est une prime versée tous les trois mois par l’Etat à chacun des 6200 enseignants d’universités publiques que compte le Cameroun. Instituée depuis huit ans par le gouvernement, son montant varie en fonction du grade du bénéficiaire. Ainsi, un assistant perçoit trimestriellement 385 000 FCFA, un chargé de cours 680 000 FCFA, un maître de conférences un peu plus de 860 000 FCFA et un professeur 1 000 000 FCFA, au titre de la prime à la recherche.

Baudouin Enama

Lire aussi : Grève générale annoncée dans les universités d’Etat dès le 25 janvier

● E-Arnaques


● Fact Cheking




 

Please publish modules in offcanvas position.