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Extrême-Nord : des enlèvements de personnes attribués à Boko Haram font souffler un vent d’insécurité

Extrême-Nord : des enlèvements de personnes attribués à Boko Haram font souffler un vent d’insécurité

Paru le lundi, 27 mars 2023 15:31

Des villages camerounais situés sur la rive du Lac Tchad n’arrêtent pas de se vider de leurs habitants ces dernières semaines. Les déplacés sont logés dans des camps de fortune à Darak et Hile-Alifa, deux arrondissements du département du Logone-et-Chari. Ali Cheick Djibrine, le maire de Hile-Alifa, a confié à notre confrère L’œil du Sahel que « l’heure est grave ». Il fait surtout référence aux nombreux enlèvements qui sont attribués à la secte islamique de Boko Haram.

« Ces personnes paient des rançons énormes. Ce qui fait que maintenant, les populations sont dépouillées de tout et elles ne savent plus à quel saint se vouer », déplore Ali Ramat, le maire de la commune de Darak.

Plusieurs fois, des personnes ont été enlevées et relâchées après le paiement d’une rançon. Ces enlèvements visent maintenant aussi les jeunes garçons et les jeunes femmes. C’est à cause de ce climat délétère que les populations ont choisi de fuir leurs villages pour se réfugier dans les chefs-lieux des arrondissements.

Pour le maire Ali Cheick Djibrine, il s’agit de la nouvelle stratégie de Boko Haram. Au début en effet, la secte, qui était alors dirigée par Abubakar Shekau, privilégiait les attaques kamikazes à la bombe et les razzias rapides. En juillet 2015, la ville de Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, avait même été attaquée à la bombe. Pour l’édile, Boko Haram multiplie désormais les enlèvements.

Un avis que Paul Ferdinand Enoka, historien à l’université de Maroua, ne partage pas entièrement. « Il s’agit désormais d’un déguisement de Boko Haram vers le grand banditisme, qui rappelle les heures sombres des coupeurs de route dans la région. Ainsi, si l’on ne nie pas l’existence de Boko Haram, on ne peut non plus nier la possibilité que des grands bandits et autres entrepreneurs du crime utilisent le label de la nébuleuse pour faire fortune », analyse l’enseignant.

Michel Ange Nga

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Dernière modification le lundi, 27 mars 2023 15:32

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