Le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana (photo), a plaidé, mercredi 26 avril, pour l’allègement des procédures de passation des marchés publics pour faciliter une exécution correcte des missions des collectivités territoriales décentralisées (CDT) dans le contexte de décentralisation en cours au Cameroun. « On parle de décentralisation, alors que beaucoup de temps est perdu dans les procédures », a-t-il déploré.
Au Cameroun, la passation de tout marché au profit de la commune est initiée et conduite par le maire qui est le maître d’ouvrage ou le maître d’ouvrage délégué. Toutefois, celui-ci soumet les dossiers qu’il prépare à chacune des étapes de la passation d’un marché, à la commission communale de passation des marchés qui est l’organe placé auprès de lui. Chaque mode de passation de marchés fait appel à une procédure spécifique qui comprend un certain nombre d’actions et suit un chronogramme, dont les principales étapes varient suivant le type dudit marché.
Mais le magistrat municipal relève qu’il y a un écart entre le cadre normatif et la réalité sur le terrain. La longueur des procédures et les longues attentes dans le déblocage des fonds freinent le travail de la CUY, dit-il. En raison justement de ces procédures, aucun appel d’offres n’est signé jusqu’à présent, a regretté Luc Messi Atangana, alors que le régime financier fait de la performance et de l’optimisation des ressources un critère essentiel de gestion. Ce plaidoyer est appuyé par le préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent.
« Nous savons que les attentes des populations sont énormes. L’exode rural, la pression démographique font que les efforts fournis par la CUY sont parfois peu visibles. Ils font déjà beaucoup d’efforts, mais beaucoup doit encore être fait. Et pour que cela soit fait, il faut leur donner des leviers sérieux, notamment dans le cadre de la passation des marchés. Parce que si, jusqu’au mois d’août les premiers marchés ne sont pas attribués, l’exécution, qui se veut annuelle, sera difficile. Donc, il faudrait que certaines procédures soient quand même allégées à l’égard de ces CDT qui ont beaucoup de demandes de la part des populations », a déclaré l’autorité administrative.
Il s’exprimait à cet effet à l’issue de la session ordinaire du conseil de la CUY, au cours de laquelle les 70 grands conseillers présents ont adopté le compte administratif, le compte de gestion du receveur municipal et celui du comptable-matières pour l’exercice 2022. L’enveloppe budgétaire de la CUY pour l'année 2023, qui se chiffre à 37,229 milliards FCFA, devrait permettre à la mairie de la ville de Yaoundé de continuer la réalisation des travaux d’entretien de la voirie urbaine et des réseaux d’eau, la construction des espaces marchands, l’embellissement de la ville ou encore l’extension du réseau d’éclairage public. L’exécutif municipal a été invité « à élargir » l’assiette fiscale pour accroître ses ressources propres et mener ainsi à bien ses projets.
P.N.N
Lire aussi:
Yaoundé : ce que la mairie de vile a prévu faire en 2023 avec son budget de 37,2 milliards de FCFA
