Me Philippe Olivier Memong, le secrétaire de l’Ordre, vient de convoquer tous les avocats du Barreau du Cameroun pour un scrutin prévu le 18 juin 2022 au Palais des sports de Yaoundé. La liste des avocats en lice pour une place au Conseil de l’ordre a aussi été rendue publique. Ils sont en tout cinquante pour quinze places disponibles.
Le principal enjeu de cette Assemblée générale élective est la désignation par vote du prochain bâtonnier. C’est Me Claire Atangana Bikouna qui assure l’intérim en ce moment après le décès en octobre 2020 de l’ancien bâtonnier, Me Charles Patie Tchakoute. Et pour succéder à ce dernier, une dizaine d’avocats mènent une campagne discrète depuis plusieurs semaines. Certains sont même allés plus loin en faisant acte de candidature.
Sauf que pour espérer reprendre le fauteuil de bâtonnier, il faut d’abord gagner une des quinze places disponibles au Conseil de l’ordre. Car les textes prévoient que le bâtonnier soit lui-même membre du Conseil de l’ordre, même s’il est élu par l’Assemblée générale.
Jeu d’équilibre
C’est bien pourquoi on retrouve le nom de Me Claire Atangana Bikouna dans la liste des cinquante candidats au Conseil de l’ordre. Cette diplômée de la faculté de droit et d’économie d’Aix-Marseille, en France, est présentée comme l’un des candidats les plus sérieux à l’élection du prochain bâtonnier. D’autres Hommes en robe noire qui ne cachent plus leur ambition cognent aussi, comme elle, à la porte du Conseil de l’ordre. C’est le cas des avocats Mbah Eric Mbah, Suzanne Évelyne Tam-Bateky, Arlette Ngoulla Fotso ou encore Philippe Olivier Memong, l’actuel secrétaire de l’ordre.
Tout laisse croire que la concurrence sera grande. Et les avocats habitués à ces joutes électorales n’excluent pas des alliances entre candidats dans les prochains jours. « La veille de l’élection du bâtonnier, les avocats votent d’abord le président de l’Assemblée générale. Le président sortant est Me Evaristus Mofor, un anglophone. La précision est importante, car si le président de l’Assemblée générale est anglophone, le bâtonnier est forcément francophone et vice-versa. Jamais dans l’histoire du Barreau cet arrangement n’a été violé », renseigne un avocat.
Ce jeu d’équilibre va certainement doucher certaines ambitions tout comme il anime déjà un débat sourd au milieu des avocats. Selon quelques indiscrétions, plusieurs anglophones estiment que le poste de bâtonnier doit leur revenir. Pour cause, cette élection se tient après que deux francophones ont occupé le fauteuil tant convoité. Il s’agit de Me Jackson Ngnié Kamga (2015-2018) et Me Charles Patie Tchakoute (2018-2020).
Michel Ange Nga
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