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Sosucam épinglée en France pour non-respect des droits de l'Homme et de l'environnement

Sosucam épinglée en France pour non-respect des droits de l'Homme et de l'environnement

Paru le vendredi, 27 mai 2022 16:00

Le 25 mai dernier, un communiqué publié sur le site du ministère français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique constate que la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), une des filiales du français Somdiaa, ne respecte pas pleinement plusieurs recommandations des principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En réalité, ce communiqué est rédigé par le Point de contact national (PCN) français, dont la mission est de promouvoir les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des multinationales françaises. Pour ce qui est de Sosucam, le PCN français adresse cinq recommandations censées aider cette entreprise industrielle à s’arrimer aux exigences édictées par l’OCDE.

Pour commencer, le PCN recommande à Sosucam de conduire rapidement une nouvelle étude d’impact avec pour référence les principes directeurs de l’OCDE. « La dernière étude d’impact social et environnemental de la Sosucam date de 2012 et de 2017 pour un projet d’irrigation », fait savoir le secrétariat du PCN.

Il demande aussi à Sosucam de « veiller à actualiser sa cartographie des risques en matière de droits de l’Homme et prévoir des mesures de prévention, d’atténuation et de remédiation adéquates pour prévenir d’éventuelles tensions ». Ces tensions entre Sosucam et les riverains sont effectivement légion. C’est le cas en 2016 quand des épandages de l’entreprise ont brûlé les champs des populations villageoises…  

En plus de résoudre ces tensions, le PCN recommande aussi une amélioration du dialogue entre Sosucam et les populations riveraines, et la publication de leurs informations.

Reproches

L’affaire est portée par les populations riveraines des plantations de canne à sucre de Sosucam à Mbandjock, Nkoteng et Lembe-Yezoum, trois communes camerounaises du département de la Haute-Sanaga dans la région du Centre. Le 23 novembre 2020, regroupées en quatorze organisations paysannes, elles déposent une plainte auprès du PCN français. Le Centre des actions pour la vie et la terre (CAVT), un démembrement de l’ONG catholique Justice et paix, s’est aussi associé à cette procédure non judiciaire.

Les plaignants sollicitent les bons offices du PCN pour engager un dialogue avec Somdiaa contre qui ils formulent une kyrielle de reproches. Au sommet de la pile, il y a des plaintes liées à la dégradation de l’environnement et du climat social, comme on peut le lire dans la synthèse de la plainte écrite par le PCN. Les riverains dénoncent aussi des questions liées au respect des droits de l’Homme.

En 2021, le PCN a commencé par proposer un dialogue aux deux parties. Sauf que cette option n’aboutit à rien. Il a donc dû se prononcer sur la question en reconnaissant effectivement que Sosucam ne respecte pas les principes directeurs de l’OCDE.

En rappel, l’OCDE est une organisation internationale qui œuvre pour la mise en place de politiques meilleures pour une vie meilleure. Son objectif est de promouvoir des politiques publiques qui favorisent la prospérité, l’égalité des chances et le bien-être pour tous. Il existe depuis une soixantaine d’années.

Michel Ange Nga

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