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Garoua : le commerce du «zoua-zoua» toujours florissant malgré son interdiction

Garoua : le commerce du «zoua-zoua» toujours florissant malgré son interdiction

Paru le vendredi, 27 août 2021 13:19

Malgré son interdiction, le commerce du carburant de contrebande, communément appelé « zoua-zoua », est toujours florissant à Garoua, capitale régionale du Nord. Les étalages de fortune sur lesquels sont posés des bouteilles ou des bidons contenant un liquide plus ou moins transparent foisonnent en ville comme en campagne. L’activité se fait au nez et à la barbe des autorités, alors que la réglementation prévoit la vente des produits pétroliers uniquement dans les points agréés, en l’occurrence les stations-services.

Mais le coût de ce produit justifie notamment son attrait par les automobilistes et les conducteurs de motocyclettes. « Le litre est vendu à 350 francs CFA, alors que c’est plus cher dans les stations-services », avance Ahmadou, propriétaire d’une moto. A la pompe, il faut débourser 630 FCFA pour le litre de super et 575 FCFA pour le gasoil. « Cela fait des années que j’utilise le zoua-zoua et ma moto n’a jamais eu de problème », affirme Oumarou, qui vante également la disponibilité de ce produit qu’on peut trouver à tout moment de la journée et de la nuit.

Pourtant, les experts assurent que ces carburants de contrebande venu du Nigeria détruisent le circuit d’injection et le filtre à gasoil des véhicules. De son côté, le gouvernement met en garde sur les risques de suffocation, d’intoxication et d’explosion liés à leur manipulation par des personnes inexpertes et étrangères à la profession. En 2016, les autorités locales avaient mené une « campagne de répression » contre les importateurs de « zoua-zoua », à la suite d’un incendie provoqué par l’inflammation de ces produits à l’avenue Moussa Yaya Sarki Fada, à Garoua 1er.

En 2019, le gouverneur du Nord, Jean Abaté Edi’i, avait annoncé une série de mesures pour que ce carburant frelaté ne soit plus vendu à Garoua. « Nous allons faire d’autres opérations spéciales qui vont dans le sens de démanteler tout ce qui peut se trouver comme dépôt dans les différents quartiers. On ne peut pas comprendre comment dans les quartiers, les gens vivent avec des produits inflammables capables de causer du tort au reste de la population », affirmait alors l’autorité administrative. Malgré les efforts consentis, de nombreux automobilistes carburent toujours au « zoua-zoua ».

Patricia Ngo Ngouem, à Garoua

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