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Décès du Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, ancien ministre et proche du président Paul Biya

Décès du Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, ancien ministre et proche du président Paul Biya

Paru le lundi, 27 septembre 2021 12:56

Le sultan-roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya, n’est plus. Le souverain est décédé dans la nuit du 26 au 27 septembre 2020 des suites de maladie dans un hôpital parisien font savoir des sources familiales. Il avait été évacué il y a quelques semaines, après avoir été pris en charge au Centre des urgences de de Yaoundé. Ibrahim Mbombo Njoya disparait à l’âge de 84 ans, après 29 ans de règne à la tête du petit sultanat situé dans la région de l’Ouest.

C’est en effet en 1992 que le sultan succède à Seïdou Njimoluh Njoya, son père. Il quitte alors ses fonctions administratives et se consacre essentiellement à diriger son royaume, où il passe le clair de son temps.

Mais avant d’accéder au trône, Mbombo Njoya a été dès 1958, Attaché au Cabinet du Haut-commissaire de la République française au Cameroun, puis chef de Cabinet du Secrétaire d’Etat à la présidence de la République chargé de l’Information, chef de Cabinet du ministre des Forces armées, et enfin directeur de Cabinet du ministre des Forces armées. Il vient alors d’avoir seulement 20 ans. Il a également été ministre adjoint des Sports dès 1965.

Après son accession à la magistrature suprême le 6 novembre 1982, le président Paul Biya le nomme ministre de la Jeunesse et des Sports. Pendant 10 ans, le futur roi sera ministre de l’Information et de la Culture (1986 – 1988), ministre de l’Administration territoriale (1988 – 1990) et de nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports dès le 7 septembre 1990 et ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées jusqu’à son accession au trône 1992.

L’ami du président

Paul Biya et Mbombo Njoya entretiennent d’excellentes relations. Le président de la République fait d’ailleurs le déplacement de Foumban en août 1992 pour assister à la cérémonie d’intronisation du sultan.

Il faut dire que Ibrahim Mbombo Njoya est l’un des soutiens de la première heure du chef de l’Etat en 1982. En effet, dans la « Flamme et la fumée », le livre de l’ancien ministre Henri Bandolo qui rapporte les évènements d’avant le coup d’Etat manqué du 6 avril 1984, l’ex-président Ahmadou Ahidjo, est furieux que son successeur a remanié son gouvernement sans l’en informer. Il convoque alors une réunion des ministres du Grand Nord et leur demande de démissionner pour faire tomber ce gouvernement.

Ibrahim Mbombo Njoya qui fait partie de ces ministres, refuse de participer à ce projet. Il fera remarquer à l’ex-président qu’en donnant les clés du pouvoir à son successeur, il lui a également donné la capacité de les faire tous arrêter. « Si le président Biya décide de nous faire arrêter, il peut le faire tout de suite, à commencer par vous-même. Le président Biya peut ordonner votre arrestation sur le champ. Qu’est-ce que vous croyez pouvoir faire ? », aurait rétorqué le ministre Mbombo Njoya.

Pour de nombreux observateurs, Ibrahim Mbombo Njoya était dès lors resté l’un des proches qui avait l’oreille du chef de l’Etat. En 2013, celui-ci le nomme sénateur. Il sera reconduit en 2018.

Liberté de ton

Doté d’un ton libre que lui enviait les autres acteurs du pouvoir de Yaoundé, Ibrahim Mbombo Njoya n’a jamais hésité à faire part de ses opinions souvent critiques sur la marche des affaires. « Je continue à penser et le répète, que le problème qui se pose au Cameroun est aussi celui de l’alternance et le seul remède qui pourrait guérir le mal est : la révision de la Constitution, la limitation du mandat présidentiel à 2x5ans non renouvelables, l’élection à deux tours, la révision du code électoral, la décentralisation dont il faut accélérer la mise en place, dans les 06 mois qui suivent le dialogue. En somme, si ces propositions sont réalisées, nous aurons facilité la tâche au Président de la République », avait-il déclaré en 2019 lors du Grand dialogue national pour trouver des solutions à la crise anglophone.

Membre du bureau politique du RDPC, le parti au pouvoir, Ibrahim Mbombo Njoya était également le patron de cette formation politique dans la région de l’Ouest. Le souverain a également contribué largement à la préservation et à la diffusion de la culture bamoun, notamment à travers le « Nguon », grande rencontre culturelle annuelle de ce peuple.

Ludovic Amara

 

Dernière modification le lundi, 27 septembre 2021 12:58

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