Face à la dégradation de certaines routes et les ordures ménagères qui s’accumulent à Yaoundé, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a prescrit au gouvernement des « travaux d’urgence » pour remédier à la situation. C'était lors d’une réunion de crise qu’il a convoquée jeudi 26 octobre. À cet effet, il a notamment été demandé à la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) et aux mairies des communes de procéder dans l’immédiat au comblement des nids de poule, en attendant que des travaux consistants soient réalisés sur certains axes qui demandent des investissements lourds.

Selon la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, une étude réalisée par son département ministériel indique qu’il faut 13,5 milliards de FCFA pour boucher les nids de poule à Yaoundé. En juin dernier, la Minhdu affirmait avoir déjà mobilisé un milliard de FCFA et invitait la CUY et les mairies des sept communes d’arrondissement de la ville à mettre la main à la poche afin de résorber ce problème. Célestine Ketcha Courtès affirme que cette « décrépitude avancée » des routes, déplorée par le PM, est due au vieillissement des voies existantes dont le délabrement s’accentue avec la pluie, à l’absence d’entretien régulier desdites routes et à la pression démographique.

Elle préconise des « approches innovantes » qui permettraient selon elle de gérer durablement la voirie, comme l’utilisation des pavés autobloquants et le béton compacté au rouleau qui n’a pas besoin de bitume. Le chef du gouvernement a également mis à l’index les tas d’immondices qui jonchent les rues et les routes de la capitale, s’accumulent dans les marchés, devant les écoles, les restaurants ou les bars, obstruent les caniveaux et font de Yaoundé une « ville-poubelle ». Toute chose qui ne sied pas au « rayonnement » que l’on est en droit d’attendre du siège des institutions camerounaises, selon Joseph Dion Ngute.

Surtout au moment où la capitale se prépare à accueillir la 44e Conférence ministérielle de la Francophonie que le Cameroun organise pour la première fois du 3 au 5 novembre prochain. Près de 400 participants et 100 délégations sont attendus à cet effet à Yaoundé, selon le ministère des Relations extérieures (Minrex). C'est dire tout l'enjeu pour le gouvernement qui veut faire bonne figure face à ses hôtes. Sur cette question, le maire de la ville, Luc Messi Atangana, affirme que des efforts sont faits pour juguler ce phénomène dû notamment au « nombre insuffisant » des acteurs en charge de la collecte des ordures ménagères, l’incivisme des populations et l’extension rapide de la ville. À cet effet, dit-il, la CUY se prépare à lancer un appel d’offres pour recruter de nouveaux opérateurs et envisage la création de sites de dépôt d’ordures de transit pour tenter de redonner son charme à Yaoundé.

Patricia Ngo Ngouem

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