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Doctorat professionnel : le gouvernement commande un inventaire des frais de scolarités

Doctorat professionnel : le gouvernement commande un inventaire des frais de scolarités

Paru le vendredi, 28 février 2020 11:48

Dans une correspondance datée du 15 février, le ministre de l’Enseignement supérieur, répercutant les instructions du Premier ministre, demande au recteur de l’université de Yaoundé II-Soa, unique institution universitaire à avoir adopté ce cursus, de lui tenir un rapport détaillé précisant la liste des candidats inscrits au doctorat professionnel dans chaque filière et chaque spécialité. En outre, Jacques Fame Ndongo demande à Adolphe Minkoa She d’indiquer, en plus des critères ayant régi la sélection de ces candidats, les sommes collectées au titre des frais de scolarité.

D’après des responsables de l’université de Yaoundé II-Soa, cette formation a mobilisé au total 499 étudiants, dont 404 en droit et 95 en sciences économiques. Mais seuls 317 étudiants se sont acquittés de leurs frais de scolarité s’élevant à 1,5 million de FCFA par an et par étudiant pendant trois ans, soit un total de près de 1,5 milliard de FCFA.

Des étudiants inscrits au doctorat professionnel ont adressé aux autorités une demande de remboursement de leurs frais de scolarité après la suspension de cursus. Mais dans sa correspondance, le ministre de l’Enseignement supérieur n’indique pas si la démarche du gouvernement vise à répondre à cette demande.

C’est en 2014 que l’université de Yaoundé II-Soa sous la férule de Oumarou Bouba, de regrettée mémoire, a lancé le doctorat professionnel qui subira ensuite une série de revers. En 2017, le nouveau recteur suspend le fameux doctorat professionnel. En 2018, la conférence des chefs des institutions universitaires lui emboite le pas avant que le Premier ministre ne scelle son sort un an plus tard.

 Le 5 novembre 2019, le secrétaire général des services du Premier ministre indique au ministre de l’Enseignement supérieur que « le chef du gouvernement me charge de vous demander de prendre instamment toutes les dispositions nécessaires afin de mettre définitivement un terme à toute initiative tendant à l’instauration du doctorat professionnel, sous quelque forme que ce soit, car contraire à la directive du 11 mars 2006 portant organisation des études universitaires dans l’espace Cemac dans le cadre du système LMD. »

En mai 2019 déjà, le Conseil des ministres du Conseil africain et malgache de l’Enseignement supérieur (Cames), à travers son secrétaire général, Bertrand Mbatchi, note « qu’il n’existe pas de doctorat professionnel dans l’espace Cames où le système licence-master-doctorat est en vigueur ». En conséquence, a-t-il indiqué « le CCG (Comité consultatif général) demande de se conformer aux us et coutumes académiques de cet espace ».

D.M.

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