Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) a reçu, le 27 mars dernier à Garoua (région du Nord), la veuve de l’enseignant Hamidou. D’après le Minfopra Joseph Le, il s’agissait de transmettre les condoléances du couple présidentiel, du Premier ministre et de tout le gouvernement. Mais surtout, le ministre a remis le dossier administratif afin que les ayants droit de l’enseignant défunt perçoivent vite ce qui leur revient.
Rencontre pleine d'emotion avec la veuve et d'autres membres de la famille de feu Hamidou à Garoua ce 27.03.22. Condoléances du Couple présidentiel, du PM/CG et de tout le Gouvernement. Dossier administratif remis afin que ses ayants droits perçoivent vite ce qui leur revient. pic.twitter.com/CweN5JmwK7
— Joseph LÉ (@JosephLE_) March 28, 2022
Un geste fortement critiqué par une partie de l’opinion, notamment sur la Toile où les internautes n’y sont pas allés de main morte. Pour le journaliste Jeean Bruno Tagne, « cette publicité est indécente », tandis que Rébecca Enonchong estime que « cette mise en scène médiatique est une aberration ».
Si vous aviez eu la moindre émotion sincère, vous auriez visité la famille chez elle, discrètement et sans caméra. Cette mise en scène médiatique est une aberration. https://t.co/uoRDXwFaT3
— Rebecca Enonchong (@africatechie) March 29, 2022
Une internaute qualifie cette visite de « mascarade ». Pour Albert Ze, spécialiste de santé publique, c’est le ministère qui est responsable de la mort de cet enseignant.
Je démontre justement dans ce que j’appelle la théorie du nkoong que généralement celui qui vous tue est celui qui organise bien vos obsèques
— Albert Ze, PhD?? (@albertleanne) March 29, 2022
Un internaute qui a mis en avant le montant que pourrait toucher la veuve Hamidou en a pris pour son grade.
En rappel, Hamidou, professeur d’Éducation physique et sportive au Lycée de Beka, région du Nord est décédé début mars dernier après une longue maladie. Il avait été révélé à la faveur de la grève des enseignants que ce dernier exerçait depuis 10 ans sans salaire et sans intégration.
Son cas, loin d’être isolé, avait mis à mal la solidarité gouvernementale. La ministre des Enseignements secondaires avait en effet décliné toute responsabilité dans le traitement tardif de ce dossier, tout en pointant un doigt accusateur sur le Minfopra. Comme pour se rattraper, le ministre Joseph Le a organisé cette remise solennelle du dossier d’intégration à la veuve et a rencontré la mère du défunt.
L.A.
Lire aussi:
Affaire Hamidou : la Minesec pointe la responsabilité de son collègue de la Fonction publique
Grève des enseignants : le duel Nalova≠Le ébranle la solidarité gouvernementale