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Le Cameroun légifère sur la recherche médicale sur les humains, 18 ans après le scandale des prostituées cobayes

Le Cameroun légifère sur la recherche médicale sur les humains, 18 ans après le scandale des prostituées cobayes

Paru le mardi, 29 mars 2022 14:32

Le gouvernement veut encadrer les recherches et essais médicaux sur les humains. C’est le sens d’un projet de loi déposé ce jour au Parlement. Le texte portant sur la recherche médicale impliquant la personne humaine au Cameroun a pour but d’assurer « la protection des participants à la recherche tout au long des processus de recherche sur les maladies humaines, notamment dans le cadre des essais cliniques et des études interventionnelles », peut-on lire dans l’exposé des motifs.

En clair, le projet de loi pose les règles à observer dans le cadre de la recherche en santé et définit les sanctions applicables en cas de manquements des promoteurs d’un projet de recherche médicale.

Les articles de cette loi vont déterminer « les potentiels participants à la recherche que sont notamment les personnes vivantes, les personnes décédées, les groupes sociologiques, les personnes vulnérables, les personnes majeures incapables, les femmes enceintes, les embryons et les fœtus in vivo ».

Le projet est soumis à l’appréciation des élus 18 ans après le scandale de la Family Health International (FHI). En effet, en mai 2004, l’ONG internationale FIH, financée alors par le milliardaire et philanthrope Bill Gates, mène des tests pour un médicament préventif contre le Sida. Les essais sont conduits sur 400 prostituées à Douala.

Le projet fait scandale, car la FHI est accusée d’avoir violé les règles éthiques de la recherche biomédicale. Certains soupçonnent la FHI d’avoir « séroconverties » des prostituées au cours de ces essais, ceci à leur insu. « Il n’y a pas de relation de cause à effet entre l’étude et l’infection à VIH des volontaires », s’était alors défendu le gouvernement via la ministre de la Santé publique de l’époque.

Aujourd’hui, le gouvernement reconnaît que c’est ce scandale qui est à l’origine de ce projet de loi. Il y a surtout « l’actualité récente marquée par la survenue d’une pandémie de grande ampleur, le Covid-19, qui a donné lieu au Cameroun (…) à un foisonnement d’essais thérapeutiques sans véritable contrôle », qui motive le dépôt de ce texte.

Si le document est adopté par le Parlement, il devrait, entre autres, conduire à la création d’un « organe national en charge des questions scientifiques et d’éthique garant des projets de recherche ».

L.A. 

Dernière modification le mardi, 29 mars 2022 14:33

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