Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a organisé une formation des femmes journalistes des régions du Centre, du Sud, de l’Est et de l’Ouest sur les questions liées à la sécurité, à l’égalité et à leurs droits ce dimanche 29 janvier à Yaoundé. Cette formation intervient dans un contexte de psychose alimenté par l’assassinat du patron de la radio privée Amplitude FM, Martinez Zogo, enlevé, torturé et retrouvé mort. Plusieurs participantes ont dit leur peur, craignant d’être ciblées pour leurs écrits.
« Il y a des risques dans ce que nous faisons. Donc, il faut éviter de créer un maximum de situations où le risque peut être réel. L’un des objectifs de cette formation est de donner à ces femmes journalistes les outils professionnels d’abord, et les outils pour pouvoir se protéger et se prémunir », a déclaré la présidente du SNJC, Marion Obam (photo), à l’ouverture des travaux. La formation a notamment permis de doter les participantes de compétences et de connaissances pour accroître leur sécurité personnelle sur leur lieu de travail et sur le terrain.
Ce, à travers une meilleure appropriation des instruments juridiques internationaux de protection des journalistes (la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le Pacte international des Nations unies relatif aux droits civils et politiques, la Charte de Munich, les Conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels…). Ceux-ci énoncent des normes destinées à protéger les professionnels des médias.
Malheureusement, la réalité sur le terrain est différente de ce que prévoient ces normes alors que Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de la multiplication des menaces auxquelles font face les journalistes dans l’exercice de leur profession. « Le danger est permanent pour les journalistes camerounais, exposés aux attaques verbales et physiques, aux arrestations, aux procédures-bâillons et aux risques d’assassinats », dénonçait notamment RSF dans son dernier classement mondial de la liberté de la presse publié le 3 mai dernier.
Ces menaces à la sécurité touchent aussi bien les hommes que les femmes, ces dernières étant par ailleurs confrontées à des violences et des violations liées à leur genre. La vingtaine de participantes formées ce dimanche est appelée à être des formatrices à leur tour. « Ces femmes reçoivent cette formation pour qu’elles aillent aussi dans leurs régions, dans leurs médias respectifs, former d’autres femmes à tout ce qui concerne l’égalité, l’équité, la sécurité, les textes nationaux et internationaux sur la protection des femmes journalistes au travail », a indiqué Marion Obam, précisant que c’est la deuxième formation du genre organisée par le SNJC.
P.N.N
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