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Face à la hausse des coûts, la communauté musulmane réclame la gestion du Hadj

Face à la hausse des coûts, la communauté musulmane réclame la gestion du Hadj

Paru le lundi, 30 mai 2022 13:16

Le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, a dévoilé vendredi par voie de communiqué le coût du pèlerinage à La Mecque fixé à 3 294 000 FCFA, contre 2 242 000 FCFA en 2019. Soit une hausse de 1 052 000 FCFA. Cette augmentation du prix du Hadj est dénoncée par des associations musulmanes qui l’imputent, pour la plupart, à la « forte injonction » de l’État dans l’organisation et la supervision de ce « voyage privé ».

« Au regard du caractère sacré de l’acte, les musulmans du Cameroun se déploient chaque année au prix de nombreux sacrifices à l’effet de mobiliser les ressources nécessaires pour accomplir leur pèlerinage. Malheureusement, en dépit de la laïcité de notre pays et du caractère prisé et sacré de ce voyage, l’État du Cameroun, à travers le Minat par ailleurs président de la Commission nationale du Hadj, se trouve toujours au cœur de toutes les négociations et transactions liées à la tarification exponentielle du Hadj (47 % d’augmentation entre 2019 et 2022) », déplore l’Association culturelle islamique du Cameroun (ACIC).

L’Acic a envoyé une lettre au président de la République pour solliciter son arbitrage au sujet du coût du Hadj. « Depuis plus de dix ans, les musulmans du Cameroun sont restés impuissants face à cette mafia qui fait du pèlerinage à la Mecque une chasse gardée du Minat, alors que nos concitoyens d’obédience chrétienne jouissent librement de tout le privilège d’organiser eux-mêmes à travers des agences de voyages, le pèlerinage au Vatican. Cette situation embarrassante maintient un flou autour du coût élevé du Hadj au Cameroun, par rapport à d’autres pays ayant sensiblement le même niveau de vie que le nôtre », peut-on lire dans le document, largement partagé sur les réseaux sociaux.

Face à cette situation, l’ACIC souhaite que la Commission nationale du Hadj soit « restructurée » et sa « gestion » confiée à la société civile afin de ramener le coût du pèlerinage à un prix raisonnable comme ceux pratiqués au Tchad (1 840 000 FCFA) ou encore au Congo (2 950 000 FCFA), « l’État devant se limiter à sa mission régalienne de supervision », écrit son président, El Hadj Iddy Mama.

De son côté, le Minat justifie cette forte cette hausse par « le cours élevé du dollar, la hausse significative du prix des services Moassassa (plus de 300 %) décidée par les autorités saoudiennes et la TVA qui est passée de 5 à 15 % en Arabie Saoudite ». 

Paul Atanga Nji informe par ailleurs toutes les personnes intéressées que les inscriptions auprès du Guichet unique Hadj sont ouvertes et s’arrêteront « impérativement » le 8 juin prochain. Toutefois, si le quota de pèlerins inscrits est atteint avant cette date, « le guichet unique sera fermé automatiquement », dit-il, invitant les candidats au pèlerinage musulman 2022 à se rapprocher dans les meilleurs délais des encadreurs agréés, seuls habilités à les inscrire.

En 2019, le chef de l’Etat avait accordé une subvention d’un milliard de FCFA à la communauté musulmane pour alléger les coûts du Hadj légèrement à la hausse et dénoncés par des associations islamiques. Ce qui a ramené le coût de 2 529 000 FCFA à 2 242 000 FCFA, soit une réduction de 287 000 FCFA. Le Hadj une obligation pour tout musulman, sain d’esprit, pubère et qui a les moyens matériels et physiques d’effectuer le pèlerinage au moins une fois dans sa vie dans la ville sainte de l’islam.

P.N.N

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