Des Camerounais d’origine vont faire face à la justice américaine pour des accusations des tentatives d’exportation illégale d’armes en direction du Nigeria et d’autres parties de l’Afrique. Il s’agit de Wilson Nuyila (45 ans), Eric Fru Nji (40 ans) et de Wilson Che Fonguh (39 ans). Tous résident dans l'État du Maryland.
Ils sont accusés par le département de la sécurité des Etats-Unis, qui a mené l’enquête, d’avoir tenté de novembre 2017 à décembre 2019 d’exporter des armes illégalement à partir du port de Baltimore. D’après les autorités américaines, les cargaisons d’armes étaient en direction « du Nigeria et d’au moins un autre endroit en Afrique ».
La justice américaine indique que le 17 janvier 2019, les présumés trafiquants ont tenté de faire sortir du territoire, pour le Nigeria, 38 fusils semi-automatiques, plus de 35 000 munitions, 44 chargeurs, et deux lunettes de visée. Au total, il s’agit de 28 armes avec des numéros de série effacés dont 18 carabines.
Pour ces faits, les accusés encourent 20 ans dans une prison fédérale pour avoir violé la législation sur l’exportation des armes et 5 ans pour transport d’armes dont les numéros de série ont été effacés.
Pour Me Emmanuel Nsahlai, l’avocat d’origine camerounaise qui s’est spécialisé dans la traque des Camerounais qui de l’étranger financent et arment les milices séparatistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, il ne fait aucun doute que la destination finale de ces cargaisons était pour lesdites milices. C’est d’ailleurs ce fils d’ancien ministre qui est à l’origine de l’inculpation de trois Camerounais pour les mêmes faits. C’était en juin dernier.
Dans sa ligne de mire, une centaine d’autres membres de la diaspora, dont tous ceux qui font partie du « gouvernement d’Ambazonie », l’Etat que les sécessionnistes souhaitent voir former par les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Nous leur faisons maintenant savoir (aux autorités américaines) que l'ensemble de la conspiration visant à envoyer des armes au Cameroun, via le Nigeria, implique des dizaines d'autres personnes, y compris l'ensemble des membres du cabinet du gouvernement intérimaire de l'Ambazonie [AIG] aux États-Unis. Ils devraient donc obtenir le témoignage des personnes arrêtées pour prouver la complicité des dirigeants de l'AIG », fait-il savoir.
Ludovic Amara