Dans une correspondance datée du 24 novembre 2020, le préfet du département du Mbam et Inoubou ( région du Centre) prescrit aux délégués départementaux des Enseignements secondaires et de l’Education de base une campagne de sensibilisation des enseignants et des élèves, et de dénonciation de toute personne suspectée de pratique homosexuelle dans les campus.

Cette campagne fait suite « aux multiples dénonciations de cas pratique d’homosexualité enregistrées ces dernières semaines dans la ville de Bafia, et certaines révélations allant dans la même veine recueillies de sources dignes d’intérêt », explique l’autorité administrative.

Ce n’est pas la première fois que la ville de Bafia, située à 120 km au nord de Yaoundé, fait les choux gras de l’actualité. Il y a un peu plus de trois ans, elle était au cœur d’une affaire d’assassinats présumés d’hommes d’Eglise liés à l’homosexualité.

Dans son livre « Mgr Bala, un crime trop parfait. Enquête sur la disparition de l’évêque de Bafia », le journaliste d’investigation Léger Ntiga soutient que les dénonciations des pratiques homosexuelles et pédophiles sont à l’origine de « l’assassinat » de père Armel Djama, recteur du petit séminaire de Bafia.

Le journaliste, auteur d’un autre ouvrage intitulé « L’église des martyrs au Cameroun », révèle qu’après cet assassinat présumé, l’évêque de Bafia a pris un décret suspendant « certains prêtres qui se livraient à des pratiques homosexuelles avec les élèves du petit séminaire du diocèse de Bafia ».

Il soutient mordicus que c’est le refus de l’évêque de garder le silence sur ces pratiques trop courantes dans la ville qui a conduit à son mort.