Le Vice-Chancellor (recteur) de l’Université de Buea, dans la région du Sud-Ouest, a confirmé hier 30 mars par voie de communiqué que deux étudiants de cette institution universitaire ont été arrêtés par les forces de sécurité « pour les assister dans une enquête sur certaines activités terroristes ». Il y a quelques semaines en effet, deux étudiants avaient été arrêtés, soupçonnés de participation dans les différentes attaques à la bombe artisanale sur le parcours de la Course de l’espoir, en février. Cette attaque avait fait un mort et plusieurs blessés.

Les étudiants arrêtés sont : Ngule Linus Fontch, étudiant en relations internationales et Mboh Jeres Akua, étudiant en administration publique. « Malheureusement, Ngule Linus Fontch est décédé durant sa détention », rapporte le Vice-Chancellor, le professeur Ngomo Horace Manga.

L’embarras de la direction de l’Université de Buea vient de ce que l’arrestation de ces deux étudiants avait provoqué l’émoi dans ce campus. « Il y a eu beaucoup de colère parmi les étudiants. Puis il y a beaucoup de propagande autour de cette affaire, à la fin on ne sait plus si ces étudiants sont impliqués ou s’il s’agit de séparatistes », confie un étudiant contacté.

Le Vice-Chancellor pour sa part tente d’éviter une explosion de colère dans l'université. Il déclare qu’une autopsie a été commandée et sera pratiquée en présence de la famille pour déterminer les causes de la mort. Le communiqué ajoute que l’autre étudiant est toujours en vie et en détention. Le recteur en profite pour démentir les rumeurs selon lesquelles des corps retrouvés à Mueas seraient ceux des étudiants arrêtés par les forces de sécurité.

Ni l’armée ni la police n’a communiqué sur ce drame qui rappelle un autre : celui de Samuel Wazizi, un journaliste décédé en détension.

Le journaliste avait été arrêté le 2 août 2019 à Buea pour des soupçons de collaboration avec les séparatistes. Mise sous pression par des ONG, l’armée ne reconnaît son implication dans cette arrestation qu’en juin 2020. Elle reconnaîtra également que le journaliste est décédé. Cependant, le corps n'aurait toujours pas été restitué à la famille.

L.A. 

Lire aussi :

Sud-Ouest : attaque à la bombe artisanale durant l’ascension du mont Cameroun

Attentat contre l’Ascension du Mont Cameroun : déjà un mort et deux blessés dans un état critique