Le ministère de la Défense (Mindef) a annoncé hier dans la soirée que l’armée a libérée la sénatrice Regina Mundi des mains des séparatistes. Le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack, chef de la division de la communication du Mindef rapporte que l’élue a été libérée au terme d’une opération militaire commencée le dimanche 29 mai dernier. « Un détachement composé d’éléments de nos Forces de défense et de sécurité a engagé depuis la matinée du dimanche 29 mai 2022, une opération d’approche d’un refuge terroriste à Ashong, arrondissement de Batibo, département de la Momo, région du Nord-Ouest » informe l’officier supérieur.
Il ajoute : « à l’approche de nos hommes dans la soirée du lundi 30 mai 2022, des terroristes lourdement armés ont ouvert un feu nourri pour stopper leur progression, tandis que certains de leurs camarades tentaient de s’échapper avec les otages retenus en captivité dans leur repère ».
Bilan de cette bataille d’après le Mindef : « plusieurs otages libérés, dont madame la sénatrice Elizabeth Regina Mundi, une dizaine de terroristes neutralisés, et plusieurs autres blessés et en fuite, 3 terroristes capturés, plusieurs fusils d’assaut et des munitions de divers calibres saisis, 14 Engins explosifs improvisés saisis et désamorcés, un véhicule pick-up tout terrain utilisé par la bande terroriste saisi, le véhicule de madame la sénatrice Elizabeth Regina Mundi récupéré ».
Quelques heures après cette sortie du ministère de la Défense, un leader séparatiste a confirmé l’attaque, sans confirmer le déroulé des évènements, ni le bilan. Dans une capsule vidéo publiée sur les réseaux sociaux, « Capo Daniel », n° 2 de l’Ambazonia Defence Force (ADF) la milice qui avait revendiqué l’enlèvement de la sénatrice rapporte que ses combattants sur le terrain ont effectivement affronté l’armée.
Capo Daniel rapporte que les miliciens de l’ADF ont affronté l’armée dans les villages Ashong, Enwen, Enyoh, Ewai, Ambo. Il déclare par ailleurs que ces miliciens ont « réussi à libérer quatre personnes des mains de l’armée ». Il allègue également que ses hommes « n’ont enregistré aucune perte ». Aucune mention n’est faite sur le cas de la sénatrice Mundi. Des militants séparatistes ont demandé des éclaircissements sur ce qui s’est réellement passé, d’autres accusent Capo Daniel de collusion avec l’armée sur cette libération.
La sénatrice avait été enlevée le 30 avril dernier à Bamenda, avec son chauffeur, alors qu’elle allait assister à un mariage. L’ADF a aussitôt revendiqué le rapt et demandé la libération de 75 de ses partisans détenus par Yaoundé en échange de la sénatrice. Plus tard, Capo Daniel va menacer de tuer l’élue du Nord-Ouest si leurs revendications ne sont pas prises en compte avant le 20 mai, date de la célébration de la fête de l’unité.
L.A.
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