Dans un communiqué publié lundi 30 mai, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji (photo), s’est livré à une séance d’explication après la grogne des fidèles musulmans sur la hausse du prix du Hadj 2022. Selon le Minat, par ailleurs président de la Commission nationale du Hadj, le pèlerinage à La Mecque est calculé en fonction « d’un certain nombre de services validés » par le ministère du Hadj et de la Oumra (qu’on appelle le petit pèlerinage) en Arabie Saoudite.

« À titre d’exemple, il y a le service de Mouassassa qui regroupe les séjours à Mina, Arfa et Mouzdalifa (hébergement, restauration, visa, assurance, etc.). (…) Il faut ajouter à cela les charges incompressibles liées au transport urbain et interurbain (Médine-Makkah; Makkah-Mina; Mina-Arfa ; Arfa-Mouzdalifa et Makkah-Jeddah) », a-t-il expliqué.

Le Minat a annoncé, le 27 mai, l’augmentation de 1 052 000 FCFA des frais de Hadj pour l’année en cours. Les pèlerins devront ainsi débourser 3 294 000 FCFA, contre 2 242 000 FCFA en 2019. Mais cette hausse est dénoncée par des associations musulmanes.

Celles-ci la jugent « exorbitante » par rapport à d’autres pays africains ayant sensiblement le même niveau de revenus que le Cameroun. « Le prix du Hadj n’est pas identique d’un pays à l’autre. En effet, certains pays accordent des subventions pour permettre à un plus grand nombre de pèlerins d’effectuer le voyage à La Mecque. Toutefois, cette subvention n’est pas obligatoire, car il est dit dans le Saint Coran ceci : “Ne peut faire le Hadj que celui qui a les moyens et qui en est physiquement capable”. Dès lors, la subvention du Hadj par l’État est facultative », a répliqué le Minat.

Négociations

Chaque musulman qui détient les moyens financiers et la forme physique est en effet tenu d’accomplir le Hadj au moins une fois dans sa vie. « De tout temps, le ministre de l’Administration territoriale, président de la Commission nationale du Hadj, délivre deux types d’agrément : l’agrément collectif et l’agrément pour les agences de voyage VIP. Le Minat arrête le prix du Hadj collectif tandis que le prix du Hadj VIP est fixé par chaque agence de voyages », a tenu à préciser Paul Atanga Nji. Ce dernier reconnaît que « le Hadj de cette année sera plus cher que les années précédentes ».

Mais cette hausse, selon lui, est due à des facteurs exogènes, notamment la « fluctuation du dollar américain qui a une incidence sur l’augmentation du coût du Hadj ». Il tente toutefois de rassurer la communauté musulmane en indiquant que le gouvernement, sur instructions du chef de l’État, a pu mener « certaines négociations dont les pèlerins sont les grands bénéficiaires ». Entre autres, le prix du transport aérien « qui a été revu à la baisse », l’allocation de 16 kg supplémentaires de bagage à tous les pèlerins, dont chacun reçoit par ailleurs « gratuitement » 5 litres de Zamzam (l’eau bénite des musulmans) transporté au retour de La Mecque, a-t-il énuméré.

P.N.N

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