À quatre jours de la rentrée des classes, Joseph Etame est encore loin d’avoir réuni le budget pour scolariser ses trois enfants cette année. Mais cet infographe qui travaille en freelance depuis son domicile à Soa, à une dizaine de kilomètres de Yaoundé, continue de croire au miracle. « Je comptais sur une prestation, qui malheureusement n’a pas encore été payée. J’espère toujours pouvoir passer à la caisse dans les prochains jours », confie-t-il.

Comme lui, Mme Owona n’est pas encore passée à la librairie pour l’achat des fournitures de ses enfants. Cette institutrice a par contre déjà tout budgétisé : il va lui falloir un peu plus de 500 mille FCFA pour permettre à ses enfants de retourner à l’école cette année. « J’ai comptabilisé les fournitures, les pensions, les frais d’inscription et d’excursion », fait-elle savoir le sourire en coin. Elle ajoute précipitamment qu’elle n’a pas compté le goûter de chaque matin de classe.

Problème, contrairement à l’année dernière, son mari et elle n’ont pas encore réuni cette somme à quelques jours seulement de la rentrée. Le plus grave, c’est qu’elle ne sait pas encore comment ils vont pouvoir thésauriser cette somme dans les plus brefs délais pour permettre à leurs enfants de ne pas rater le début des classes.

C’est d’ailleurs l’inquiétude de beaucoup de parents en galère à l’orée de cette rentrée. « Les vacances ont été onéreuse pour les comptes de la famille. Il a fallu vider toutes nos économies pour nous occuper des vacanciers. Maintenant, c’est compliqué de faire face aux dépenses de la rentrée surtout qu’il est difficile de savoir comment réunir la somme qu’il faut », raconte Georgette Mekoui, qui travaille dans le secteur parapublic.

Elle évoque aussi au passage la situation d’une de ses amis qui est aussi à la bourre cette année. Et qui hésite en plus entre aller s’installer à Douala ou rester vivre à Yaoundé. Georgette Mekoui fait toutefois confiance à la providence pour se sortir de cette difficulté.

Michel Ange Nga