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Célestine Ketcha Courtès : un réseau au service des villes

Célestine Ketcha Courtès : un réseau au service des villes

Paru le mercredi, 06 juillet 2022 07:53

Le 10 décembre 2021, Célestine Ketcha Courtès a été promue au poste de présidente du conseil d’administration (PCA) de l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU) de Lomé au Togo, pour un mandat d’un an. Une première pour le Cameroun, depuis la création de cet établissement d’enseignement supérieur panafricain en 1975.

L’actuelle ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) impute cette reconnaissance à la « diplomatie gagnante » du chef de l’État en matière d’urbanisation et de modernisation des villes camerounaises. Mais pour de nombreux observateurs, cette désignation témoigne à suffisance de l’étendue de son réseau à l’étranger. Mariée au français Jean-Pierre Courtès depuis 2005, Célestine Ketcha Courtès, qui a fait une partie de ses études en France, est notamment proche de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de l’ancienne ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal. 

Au niveau local, on la dit dans les bonnes grâces de la première dame. Elle était d’ailleurs l’une des invités à la célébration du 51e anniversaire de Chantal Biya, le 5 décembre 2021. Célestine Kectha Courtès entretient aussi de bons rapports avec le secrétaire général de la présidence de la République, qu’elle n’hésite pas à saisir directement pour faire avancer ses dossiers. Pour illustrer son influence, des analystes politiques rappellent qu’elle a été promue Minhdu, lors du gouvernement du 4 janvier 2019, malgré ses désaccords avec le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji. La deuxième personnalité de la République est originaire du Ndé comme Madame Courtès.  

Bangangté

Mais pour ses partisans, l’ancienne présidente du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (Refela) doit son ascension à sa contribution à la victoire de Paul Biya lors de l’élection présidentielle d’octobre 2018 et à son engagement dans le développement urbain. Elle a su forcer le respect en réussissant, entre autres, à mobiliser des financements dans le cadre de la coopération décentralisée Nord-Sud. La commune de Bangangté (Ouest), dont elle a été la première femme maire (2007-2019), a largement bénéficié des fonds de ses partenaires internationaux. Et même, dans une certaine mesure, la commune voisine de Bangou. Cette mairie que dirigeait alors Rosette Mboutchouang, la mère de la première dame, a, par exemple, bénéficié du partenariat entre le français Veolia Environnement et la commune Bangangté pour adduction d’eau.

La ville Bangangté fait figure d’exemple en matière de mode de vie urbain respectueux de l’environnement au Cameroun, voire ailleurs. D’où le Certificat de la norme AFAQ 26000 Collectivités, décerné en juin 2016 par l’Association française de normalisation (Afnor), sous son mandat. Cette certification démontre que « les enjeux de la responsabilité sociétale sont intégrés comme vecteurs principaux de la mise en œuvre de la politique de développement au sein de la ville de Bangangté », selon l’Afnor. 

En 2014 déjà, Bangangté recevait le Prix des Nations unies pour le service public sous l’impulsion de sa maire. Cette prestigieuse reconnaissance internationale récompense les réalisations créatives et les contributions des institutions de service public qui conduisent à une administration publique plus efficace et plus réactive dans les pays du monde entier. Réputée déterminée et engagée dans tout ce qu’elle fait, Célestine Ketcha Courtès est toujours en quête de performance et de résultat. Alors que certains l’accusent de manœuvrer aux dépens des autres pour se frayer un chemin au soleil, ses admirateurs pensent, eux, que cette hyperactivité est à l’origine de son entrée dans le gouvernement le 4 janvier 2019.

P.N.N

Dernière modification le mardi, 12 juillet 2022 07:47

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