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Robert Bapooh Lipot : l’héritier de Kodock

Robert Bapooh Lipot : l’héritier de Kodock

Paru le lundi, 18 janvier 2021 13:50

Il est à la tête de l’une des factions qui se battent pour le contrôle de l’Union des populations du Cameroun (UPC). Récusé par la justice qui a réhabilité son concurrent et ennemi intime Pierre Baleguel Nkot comme secrétaire général de l’UPC, Robert Bapooh Lipot reste tout de même au-devant de la scène. Il se positionne comme le défenseur de « l’héritage politique d’Augustin Frédéric Kodock », du nom du défunt leader de l’UPC, signataire de l’alliance politique du 28 septembre 1992 qui lie ce parti jadis de l’opposition et le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), du président Paul Biya.

À l’analyse, le pouvoir de Yaoundé semble lui reconnaître ce statut. Après la perte de son macaron de député et la déculottée judiciaire à lui infligée par ses adversaires en juillet 2020, Paul Biya l’a sorti du tumulte en le propulsant à la tête du Conseil d’administration de la Société nationale de recouvrement des créances (SRC). Et si pour cet ancien fonctionnaire du ministère de l’Économie ce strapontin n’est pas à la dimension du statut stratégique de parti allié qu’est l’UPC–Kodock, Robert Bapooh Lipot sait qu’il fait partie des voix qui comptent.

Dans les luttes intestines qui minent l’UPC, l’enseignant de philosophie se démarque comme l’homme acquis au régime de Paul Biya qu’il a d’ailleurs soutenu lors de la présidentielle d’octobre 2018. En bon manœuvrier politique, le natif du département du Nyong-et-kelle a durement bataillé pour mériter la cooptation de son mentor Augustin Fréderic Kodock. Il a reçu des coups et avalé des couleuvres pour bénéficier de l’adoubement du sérail depuis le palais d’Etoudi.

Au finish, son entourage pense que le jeu vaut la chandelle. Pour preuve, le 13 septembre 2020, jour de commémoration du 63e anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobe, le plus illustre des leaders nationalistes de l’UPC, Paul Biya s’est fait personnellement représenter par Jean Nkuete, secrétaire général du RDPC, à la cérémonie organisée à cet effet par l’ex-député.

Non-représenté à la cérémonie similaire, organisée le même jour sur la tombe de Um Nyobe par la faction dite « légale » de Pierre Beleguel, le pouvoir a pour le moins reconfirmé pour qui de ces deux rivaux son cœur bat, si besoin en était encore.

Baudouin Enama

Dernière modification le dimanche, 10 juillet 2022 11:35

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