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Yaoundé : le préfet du Mfoundi interdit les contrôles routiers à la police municipale après la mort de deux personnes

Yaoundé : le préfet du Mfoundi interdit les contrôles routiers à la police municipale après la mort de deux personnes

Paru le mercredi, 17 avril 2024 14:02

Ce 17 avril, le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, a instruit les maires de demander à leurs agents de cesser toute activité de contrôle routier. « Nous disons encore que la voie publique doit être tenue par les forces de police et de gendarmerie. Les municipalités sont chargées du bon ordre et non du maintien de l’ordre. Nous ne devons pas vivre dans une capitale où il y a des incidents provoqués. C’est une instruction que j’ai donnée. Plus de contrôle en dehors de la police et de la gendarmerie ! », a tempêté l’autorité administrative à la radio publique CRTV.

Cette sortie du préfet intervient après que deux personnes — un conducteur de mototaxi et son passager — ont trouvé la mort ce mercredi suite à un accrochage avec des agents communaux. Selon la CRTV, tout est parti de l’interpellation du conducteur de mototaxi par des agents de la police municipale de Yaoundé, dont le rôle est « d’assurer le bon ordre, la sûreté, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques sur le territoire de la commune ou de la Communauté urbaine », selon le décret du chef de l’État du 9 août 2022 fixant les modalités d’exercice de cette force au Cameroun.

Le refus d’obtempérer du conducteur a donné lieu à un accrochage avec les agents municipaux. C’est en voulant échapper au contrôle que le conducteur a fini sa course sous un camion. Lui et son passager ont été tués sur le coup, apprend-on. Toute chose qui a suscité l’indignation des chauffeurs de mototaxi. Connue comme un corps professionnel très solidaire, une horde de « bendskineurs » (nom couramment employé pour désigner les moto-taximen) en colère a barré les accès donnant à la mairie, en guise de représailles. D’après la CRTV, les forces de maintien de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser la foule mécontente.

Il faut dire qu’entre la police municipale et les conducteurs de taxis, la tension couve très souvent. Les premiers accusent notamment les seconds d’indiscipline, ceux-ci exerçant très souvent sans papiers et refusant d’être assujettis au paiement des taxes diverses liées à l'exercice de leur fonction. Les conducteurs de mototaxi, eux, se plaignent d’être rançonnés régulièrement par les agents de la police municipale, communément appelée « Awara ». Le préfet du Mfoundi a également invité les présidents d’associations et des syndicats de mototaxis à demander à leurs membres d’être davantage disciplinés. « On tend à confondre les moto-taximen comme les personnes désordonnées. Or, l’activité de mototaxi est là pour nourrir son homme. Nous demandons la discipline », a déclaré Emmanuel Mariel Djikdent.

Ce n’est pas la première fois que les autorités administratives recadrent l’activité des agents communaux. En février 2019, le préfet du Mfoundi de l’époque, Jean Claude Tsila (décédé en août 2020), avait pris la décision de suspendre durant un mois la police municipale d’exercice sur toute l’étendue de sa circonscription administrative. Cette décision faisait suite à une rixe ayant opposé un conducteur de mototaxi à des agents municipaux au quartier Elig-Edzoa, dans le 1er arrondissement de la ville. Cet incident

Patricia Ngo Ngouem

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