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Est-il exact que l’Union africaine a condamné le gouvernement camerounais au sujet de la gestion des revendications des anglophones ?

Est-il exact que l’Union africaine a condamné le gouvernement camerounais au sujet de la gestion des revendications des anglophones ?

Paru le jeudi, 19 janvier 2017 06:04

Un communiqué signé le 18 janvier 2017 de la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma, au sujet du « problème anglophone » fait l’objet d’un florilège d’interprétations.

L’encre du communiqué de presse de l’Union africaine (UA) au sujet des revendications des anglophones dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest Cameroun, a à peine séché qu’il fait l’objet de toutes sortes d’interprétations. « L’UA a condamné le régime de Paul Biya ». « L’Union africaine condamne Etoudi ». « L’Union africaine va prendre des sanctions contre le Cameroun », etc. Voilà ce qu’on peut lire sur différentes plateformes de discussions sur les réseaux sociaux.

Et pourtant, s’il est vrai que l’UA a effectivement publié un communiqué le 18 janvier au sujet de la situation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest de la République du Cameroun, elle n’a jamais parlé de condamnation de qui que ce soit. De fait, dans ledit document, la présidente de la Commission de l’UA, Dr Nkosazana Dlamini Zuma, écrit qu’elle suit avec inquiétude l’évolution de la situation dans les deux régions anglophones du pays.

Dr Nkosazana Dlamini Zuma « regrette la violence, les pertes en vies humaines et la destruction des biens qui se sont produits dans certaines villes de ces deux régions du Cameroun ». Elle prend acte, « avec une vive préoccupation, de la fermeture des écoles et des structures médicales, ainsi que des actes de violence, des arrestations arbitraires et de la détention de personnes soupçonnées de participer aux protestations ».

La Présidente de l’UA invite à la retenue et « encourage la poursuite du dialogue initié par le gouvernement en vue de trouver une solution aux problèmes sociaux, politiques et économiques qui sont les causes fondamentales des protestations ». Enfin, la Commission de l’Union africaine se dit prête à apporter son appui aux parties prenantes.

A aucun moment, il n’est question de condamnation.

En rappel, c'est depuis octobre 2016 que les enseignants et avocats anglophones sont en grève. Ils s'estiment marginalisés par la majorité francophone et revendiquent un Etat fédéral. Les cours sont arrêtés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Les procès dans les tribunaux n'ont plus lieu.

Sylvain Andzongo

Dernière modification le jeudi, 19 janvier 2017 06:16

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