Le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), Hélé Pierre, a présidé, lundi 15 avril à Yaoundé, une réunion en vue du démarrage de la Bourse nationale des déchets. Selon le quotidien public Cameroon Tribune, cette réunion a permis de faire le point sur l’actionnariat de la Bourse, de présenter le projet de statut, d’examiner et d’élaborer le chronogramme de mise en place de cette plateforme annoncée depuis 2016. L'on apprend ainsi que cette société sera constituée par l’État et par des sociétés privées produisant des emballages non biodégradables ou opérants dans l’économie verte.

Pour le gouvernement, la solution de bien gérer les déchets est de créer une Bourse des déchets, où les déchets des uns deviennent la matière première des autres. « Il devient de plus en plus évident que nos déchets sont nos ressources de demain, dès lors que nous obtenons de nouvelles matières premières, ou à défaut de l’énergie, dans des conditions environnementales et sanitaires satisfaisantes. Aujourd'hui, le recyclage ou la valorisation des déchets est devenu un secteur en plein essor, pourvoyeur d’emplois formels et non formels », a déclaré le membre du gouvernement, cité par le média public.

Le projet de création de cette Bourse nationale des déchets est annoncé depuis huit ans. Elle est l’une des résolutions prises à l’issue des premières Assises nationales sur les déchets, organisées en avril 2016 à Yaoundé. Les participants à ces travaux avaient ainsi recommandé la mise en place d’une plateforme mettant en relation l’offre et la demande des déchets à même de constituer une valeur marchande après recyclage. Au ministère de l'Environnement, l'on explique que cette bourse se veut une plateforme d’échange de déchets en ligne au Cameroun et dédiée à la promotion de la valorisation des déchets-ressources réutilisables. Elle devrait offrir la possibilité de mettre en contact les producteurs de déchets avec des repreneurs intéressés.

Selon les données du ministère de l’Environnement, le Cameroun produit 6 millions de tonnes de déchets solides par an, dont 600 000 tonnes de déchets plastiques qui finissent pour la plupart dans la nature. Bien que des entreprises de recyclage soient de plus en plus nombreuses — une niche d’opportunités qui permet de créer des emplois selon les autorités — seuls 20 % de ces déchets sont traités. Le gouvernement mise notamment sur cette bourse pour relever le niveau de collecte des déchets solides dans les villes.

P.N.N