Tout d’abord, les braderies de livres à Yaoundé, par exemple, drainent très souvent du monde. En témoigne celle organisée en juillet dernier par la Librairie des peuples noirs et celle de la maison d’édition L’Harmattan Cameroun à Yaoundé.
D’autre part, le Salon international du livre de Yaoundé (Silya) dont la 2ème édition s’est déroulée du 2 au 6 juin 2016, a enregistré 15 000 visiteurs ; d’après le responsable de la Direction du livre du ministère des Arts et de la culture (Minac). «Les Camerounais lisent, pour peu qu’on mette les livres à leur disposition », relevait Edmond Mballa Elanga, directeur du livre du Minac. Néanmoins, sur les quelque trois millions d’habitants que compte Yaoundé, 15 000 ce n’est pas un record.
Cela dit, une férue de lecture regrette que les ventes annuelles des livres par des librairies et Instituts français du Cameroun (à Douala et Yaoundé) n’intéressent essentiellement que les hommes. « Les acquéreurs se recrutent chez les étudiants inscrits surtout en filière médecine ou mathématiques », remarque une journaliste. Pourtant, lors de ces ventes annuelles, le kilo de livres est vendu à 1000 franc Cfa seulement. Le déficit de communication y est manifestement pour quelque chose.
Autre constat, les Camerounais sont friands de la lecture communautaire : un livre fera le tour de toute une maisonnée ; au détriment des libraires. Les Camerounais lisent peut-être mais achètent moins les livres.
La presse écrite quotidienne enregistre l’un des tirages les plus faibles d’Afrique : Environ 5000 journaux par jour par titre quand à côté Walfadjiri au Sénégal tire quotidiennement 15000 exemplaires. Pourtant, le Cameroun a l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés d’Afrique ; plus de 70%. Voilà un autre paradoxe camerounais.
M.N.M.