Beaucoup de Camerounais se plaignent de ce que, ce ne sont pas seulement les plus brillants sujets qui sont reçus dans les concours administratifs. Ils pensent davantage au favoritisme, au népotisme, à la corruption pour expliquer cet état de choses. En réalité, ils ne savent pas que le Cameroun applique à sa manière la politique des quotas baptisée au plan local « équilibre régional ».

En effet, selon l’article 2 de l’arrêté n° 10467 signé du ministre de la Fonction publique le 4 octobre 1982 (réactualisé le 20 août 1992), il est prévu dans les concours administratifs 5% de places à l’Adamaoua, 18% à l’Extrême-Nord, 7% au Nord, 15% au Centre, 4% à l’Est, 4% au Sud, 13% à l’Ouest, 12% au Littoral, 12% Nord-Ouest et 8% au Sud-Ouest.

La politique de l’équilibre régional a été renforcée dans la constitution du 18 janvier 1996, qui dispose que, « l’État veille au développement harmonieux de toutes les collectivités territoriales décentralisées sur la base de la solidarité nationale, des potentialités régionales et de l’équilibre interrégional ». Raison pour laquelle les ressortissants de certaines régions dites zones prioritaires en terme scolarisation sont parfois favorisés lors des concours administratifs. Ainsi, un natif de l’Extrême-Nord, pourrait être reçu à un concours avec 10 sur 20 alors son compatriote du Centre serait recalé avec une note de 12 sur 20 parce qu'il y aurait déjà beaucoup de candidats du Centre déjà admis. Tout simplement parce tous les Camerounais doivent être intégrés dans l’administration publique, selon la politique de l'équilibre régional institutionnalisé.

S.A