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Le Cameroun veut héberger l’Alliance centre-africaine pour le marché carbone et la finance climat

Le Cameroun veut héberger l’Alliance centre-africaine pour le marché carbone et la finance climat

Paru le vendredi, 26 janvier 2024 14:31

Les assises sur le marché carbone, organisées du 23 au 25 janvier à Yaoundé sous l’égide de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), ont permis d’acter la création d’une alliance centre-africaine pour le marché carbone et la finance climat. Et le Cameroun s’engage à porter cette initiative commune, au nom des autres pays de la sous-région.

« Dès l’entame des discussions avec la BDEAC sur une alliance du marché carbone, le Cameroun a montré son engagement à mobiliser toutes les parties prenantes de la sous-région pour relever ce défi sans précédent. (…) Aussi, exprimons-nous notre détermination à accueillir et à héberger cette alliance », a officiellement annoncé Nana Aboubakar Djalloh, ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded). Il s’exprimait à cet effet lors de la cérémonie de clôture desdites assises jeudi.

Cette structure régionale, un peu calquée sur le modèle de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique de l’Est, a pour ambition de favoriser le marché du carbone en Afrique centrale et de renforcer la participation des pays de la sous-région dans les mécanismes de financements internationaux, en particulier ceux du bassin du Congo, massif forestier qui s’étend sur six pays (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et RDC) et considéré comme le plus grand puits de carbone au monde. L’Alliance s’est déjà dotée d’une feuille de route et d’un plan d’action et entend accélérer son opérationnalisation, avec notamment la mise en place d’un cadre légal et réglementaire pour le marché carbone.

Selon la BDEAC, les pays francophones sont ceux qui accèdent le moins aux mécanismes officiels de la finance climat, notamment les guichets des différents fonds mis en place. Ce, malgré un « très fort potentiel » de marché carbone en Afrique. « Je dirais que sur le principe, cet argent existe, notamment dans le cadre des conventions internationales pour l’amélioration de la gestion de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques. Il nous revient de pouvoir nous organiser pour mobiliser ce financement », affirme son président Dieudonné Evou Mekou.

Les pays du bassin du Congo font face aujourd’hui à la hausse de leur dette, à une inflation élevée, à des conflits et aux effets du changement climatique. La croissance régionale, dans l’ensemble, a été insuffisante pour réduire l’extrême pauvreté et créer de l’emploi, d’après la Banque mondiale. En réponse à ces défis interdépendants, les experts affirment qu’il est urgent pour ces pays de diversifier leurs économies et trouver des moyens innovants pour leurs importants besoins en matière de développement et de finance climatique.  

Le marché carbone apparaît comme une niche nouvelle de financement de développement. Et le Cameroun entend faire valoir ses prétentions sur ledit marché. « Il y a par exemple des financements importants à lever en transformant les mobilités urbaines. Le Sénégal a vu son tramway financé par les fonds verts, en prouvant simplement qu’en recourant à ce mode de transport, on évitait des millions de tonnes de CO2, et c’est ce que les bailleurs de fonds attendent », a déclaré Paul Tchawa, secrétaire général du Minepded. Déjà, la BDEAC souhaite se positionner comme l’interlocuteur de référence dans la valorisation et les échanges des crédits-carbone de la région en développant l’expertise interne en vue de porter la gouvernance et les enjeux liés à cette activité, notamment à identifier les bons projets et à vendre les crédits-carbone au « juste prix ».

Patricia Ngo Ngouem

Dernière modification le vendredi, 26 janvier 2024 14:32

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