Alors qu’il défendait la loi portant ratification de l’accord de défense avec l’Algérie à l’Assemblée nationale le 24 juin dernier, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a défendu la préférence de Yaoundé pour les partenariats militaires bilatéraux dans la lutte contre le terrorisme. « Le bilatéral à l’avantage d’aller plus vite. Parce que c’est deux États comme ce que nous faisons avec l’Algérie. Mais lorsque c’est le multilatéral, c’est plusieurs États qui doivent mettre ensemble les moyens humains, matériels et financiers. Parfois c’est long à démarrer ».
Pour étayer son argumentaire, le Mindef s’appuie sur l’échec de l’opération Barkhane que la France a déployé dans le Sahel avec cinq pays réunis sous la coordination du « G5 Sahel ». Créé en 2014, Barkhane avait pour but de lutter contre les groupes djihadistes dans le Sahel. La France a été obligée de mettre fin à cette opération en novembre 2022 après de nombreux désaccords avec certains pays engagés et une animosité grandissante de la population.
« Vous avez évoqué le G5 Sahel (…). Justement, c’était un exemple de mutualisation, mais une mutualisation pilotée par un pays non africain. C’est pour cela que dans sa sagesse bien connue le chef de nos forces armées nous a demandé d’observer cela à distance et de ne pas aller se mêler d’une crise sécuritaire qui se déroule loin de nous de peur que l’ennemie ne se demande ce que nous sommes venus chercher et ne vienne en renfort à Boko Haram », expliqué Joseph Beti Assomo.
Un choix qui, selon lui, s’est révélé avisé au regard de l’arrêt prématuré de cette force. « Le G5 Sahel était piloté par un pays ami de l’Afrique. Et vous avez vu comment c’est en train de se s’achever là-bas. C’est aujourd’hui que nous comprenons le choix stratégique de notre président », s’est félicité Joseph Beti Assomo.
Depuis le début de la session de juin au Parlement, l’exécutif a défendu deux projets de loi portant ratification d’accord de défense avec deux pays : l’Algérie et l’Égypte. « Nous ne parcourons pas le monde pour chercher des partenariats. Les partenariats viennent à nous », a déclaré le Mindef pour vanter la position géostratégique privilégiée du Cameroun.
Joseph Beti Assomo a pourtant précisé que ces nouveaux partenariats militaires ne sont en rien une manière de diminuer les positions avec les partenaires traditionnels du Cameroun dans les domaines de la sécurité et de la Défense. « Le chef de l’État nous engagé dans cette voie de la diversification de nos partenariats et nous n’y voyons que des avantages », a-t-il fait savoir.
L.A.
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