Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

Non, ces images d’un livre truffé d’erreurs ne montrent pas un manuel scolaire au programme au Cameroun

Paru le vendredi, 02 septembre 2022 09:42

fake manuel

Plusieurs photos censées montrer un manuel scolaire truffé de fautes circulent sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, certaines publications affirment qu’il s’agit d’un des livres inscrits au programme pour le compte de l’année scolaire 2022-2023 au Cameroun. « Décidément, rien n’est plus fait avec sérieux au Cameroun, voilà un livre au programme destiné à nos jeunes apprenants truffés de fautes d’inattention. Doit-on rire ou pleurer ? (sic) », selon le texte accompagnant l’une de ces publications.

Ces images ont fait leur apparition sur la Toile à la veille de la rentrée scolaire prévue le 5 septembre prochain à 7 h 30 sur toute l’étendue du territoire national. Une recherche d’image inversée avec le moteur de recherche Google permet de retrouver ces images en ligne. Les résultats renvoient sur la page Facebook de Tunis Tribune, un site électronique franco-tunisien. « Tunisie : la nouvelle édition du manuel scolaire de 3e », affirme la légende qui accompagne cette publication, suivie d’un emoji rigolard.

La publication a été partagée près de 3 000 fois depuis le 25 août dernier.

En tapant « manuel scolaire+fautes+tunisie » dans la barre de recherche Google, on tombe sur des publications en ligne qui parlent d’un manuel de français destiné aux élèves des classes de troisième année primaire en Tunisie (l’équivalent du CE1 au Cameroun), et qui se trouve au cœur d’une polémique suite aux fautes signalées dans l’ouvrage (1, 2, 3, 4, 5). Certains articles sont illustrés par au moins l’une des photos qui circulent actuellement au Cameroun.

Vendredi, le ministère tunisien de l’Éducation a, dans un communiqué publié sur sa page Facebook, reconnu que le livre susmentionné comprend « un ensemble d’erreurs » qui seront rectifiées. Une version numérique révisée de ce manuel sera « bientôt disponible » et une enquête a été ouverte « dans le but de déterminer les responsabilités et de prendre les mesures nécessaires », ajoute le ministère.

Au Cameroun, la Commission nationale d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques est chargée d’étudier et de sélectionner les livres à mettre au programme. « Les éditeurs déposent des spécimens des manuels par matière au conseil. Les manuels sont évalués sous anonymat, les évaluateurs font leurs observations au stylo rouge dans les manuels et les corrigent en même temps. Le manuel qui obtient le meilleur score sur 100 points est classé premier et retourne à son éditeur qui doit le corriger intégralement. Le manuel corrigé est retourné au conseil pour vérification. Après vérification de l’effectivité des corrections, le Conseil donne le bon à tirer (BAT) à l’éditeur qui, à ce moment seulement, est ainsi autorisé à l’imprimer et à le mettre sur le marché », explique le secrétaire permanent de ladite Commission, Marcelin Vounda Etoa.

Concernant précisément le contenu, l’évaluation se fait sur quatre champs précis, apprend-on. « Il y a d’abord l’aspect culturel et socio-idéologique. À ce niveau, ceux qui font la promotion des contrevaleurs citoyennes et morales sont disqualifiés. Ensuite, on regarde la scientificité de ce qui est écrit, si les savoirs mentionnés sont exacts. En troisième lieu, on se penche sur la pédagogie et à la fin, on s’appesantit sur la langue. À ce niveau, si un livre est truffé de fautes, il est directement mis de côté », précise M. Vounda Etoa.

P.N.N

Dernière modification le vendredi, 02 septembre 2022 10:03

● E-Arnaques


● Fact Cheking