Une photo montrant des élèves avec des casques en papier en guise d’œillères pour les empêcher de tricher aux examens circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Dans les commentaires, de nombreux internautes affirment que ce cliché a été pris au Cameroun. « Beaucoup de force à nos futurs bacheliers », écrit notamment cette publication sur Instagram, likée plus de 1 500 fois depuis le 3 juin dernier.
Cette publication a été mise en ligne peu de temps après le début des épreuves écrites du baccalauréat de l’enseignement général de la session 2021-2022 au Cameroun, le 30 mai dernier. Elle a suscité des dizaines de commentaires, pour la plupart amusés. Mais cette photo n’a pas été prise au Cameroun. Une recherche d’image inversée avec les moteurs de recherche Google et Yandex révèle que cette même photo a déjà largement circulé sur Internet il y a trois, cinq, voire dix ans et plus dans des publications en anglais (1, 2, 3), en français, en espagnol, en grec, en mongol ou encore en russe.
« Les enseignants utilisent toutes sortes d’œillères pour s’assurer que leurs élèves ne peuvent regarder que dans une seule direction : droit devant. Bien que cela puisse sembler étrange à certains d’entre nous, c’est étonnamment courant », peut-on par exemple lire dans cette publication en anglais datant du 11 décembre 2019, et qui présente une série de photos montrant des méthodes mises en place pour empêcher les apprenants de loucher sur la copie du voisin. Mais les avis divergent sur l’origine de cette photo.
Tables-bancs
Cette publication du 21 août 2013 affirme que le cliché a été pris à Singapour, tandis que celle-ci, qui date du 4 janvier 2017, soutient que cette image provient de Thaïlande. En tapant les mots-clés « casque+antifraude+thaïlande » sur Google, les résultats nous renvoient sur plusieurs publications en français (1, 2, 3, 4) qui ont relayé la méthode antitriche instaurée par l’université de Kasetsart à Bangkok, la capitale thaïlandaise.
La photo utilisée est quasi-similaire à celle qui circule sur les réseaux sociaux au Cameroun et prétend montrer des candidats au baccalauréat, mais ce n’est pas la même image.
D’autres éléments tendent à montrer que cette image n’a pas été prise au Cameroun. Les tables-blancs sur lesquels composent les élèves sont différents de ceux en bois généralement utilisés dans les établissements scolaires publics et même privés au Cameroun. La couleur de peau des apprenants sur cette photo est également un élément de preuve.
P.N.N
