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Assemblée nationale : à un an de la fin du mandat des députés, la doyenne d’âge dresse un bilan peu glorieux de la 10ᵉ législature

Assemblée nationale : à un an de la fin du mandat des députés, la doyenne d’âge dresse un bilan peu glorieux de la 10ᵉ législature

Paru le mardi, 05 mars 2024 13:14

Au perchoir de l’Assemblée nationale ce jour, la doyenne des députés, Laurentine Koa Mfegue, a fustigé le peu de résultats de l’actuelle législature. Ceci alors que les députés ont déjà consommé quatre ans de leur mandat et qu’il ne leur reste, d’après le calendrier électoral, qu’un an avant des élections de renouvellement de cette Chambre du Parlement. En sa qualité de doyenne qui ouvre la première session de l’année, comme le veut le règlement intérieur, l’élue du parti au pouvoir a déclaré : « Un regard rétrospectif sur le temps écoulé m’amène à me poser la question suivante : qu’avons-nous fait de ces 48 mois de notre mandature ? Avons-nous tous été réellement à la hauteur de la confiance placée en nous par les Camerounaises et les Camerounais ? Je peux me tromper, mais la mention d’ensemble serait : pouvait mieux faire ».

Pour la doyenne d’âge, il a été loisible au cours des quatre années passées de constater qu’au-delà de l’inertie des uns, d’autres beaucoup plus, se sont abimés dans des comportements tels que « l’intrigue, la délation, les dénonciations calomnieuses souvent par réseaux sociaux interposés, les guerres de positionnement, l’affairisme et la recherche effrénée de l’argent ».

Indiscipline

Autre phénomène décrié par cette parlementaire, l’absentéisme de ses collègues de la Chambre durant les plénières, car déclare-t-elle, « c’est au forceps que nous atteignions parfois le quorum requis pour la tenue de nos séances ».

Une indiscipline que la présidente provisoire de l’Assemblée nationale, en attendant l’élection dans quelques jours du bureau définitif, met en comparaison avec l’urgence des problèmes que les citoyens rencontrent au quotidien. « Pendant ce temps, nos villes se mouraient et se meurent encore, étouffées par des montagnes d’immondices ; les routes des mêmes villes et de l’arrière-pays se sont transformées en de véritables tombeaux ; la corruption a continué de gangrener le service public. Les coupures intempestives d’électricité, une catastrophe énergétique. Les maladies hydriques ont gagné du terrain faute d’une eau potable en quantité suffisante. La majorité de nos Centres de Santé continuent d’être malades, malades de l’insuffisance du personnel, des médicaments et de la médiocre qualité des plateaux techniques », a-t-elle énuméré.

Examen de conscience

Si elle reconnaît une mission remplie à minima par la 10ᵉ législature de l’Assemblée nationale, à travers notamment le vote des lois, la doyenne d’âge fait tout de même cet examen de conscience : « 48 mois durant, nous sommes nous véritablement préoccupés des questions que je viens d’énumérer et qui pourtant touchent au quotidien de nos électrices et électeurs ? Avons-nous efficacement pris à cœur leurs intérêts que nous sommes supposés défendre dans cet hémicycle ?  Sommes-nous allés suffisamment plus loin, au besoin, au contact des autorités en charge de ces questions ? Qui empêcherait, mais alors qui oserait empêcher un groupe d’élus d’aller frapper à la porte de ces autorités pour s’enquérir d’une situation donnée afin de susciter une action ? ».

L’actuelle législature a débuté en mars 2020, pour un mandat de cinq ans. D’après les textes, le corps électoral pour des élections législatives devrait être convoqué en novembre prochain afin que des élections se tiennent en février 2025.

Cependant, depuis quelques années, et d’après un pouvoir que lui confère la constitution, le président de la République renvoie les élections couplées législative/municipale d’un an pour désengorger le calendrier électoral qui prévoit également une élection présidentielle en 2025.

L.A.

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